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Des progrès insuffisants dans la gestion des océans et des côtes, selon l'UNESCO

Des progrès insuffisants dans la gestion des océans et des côtes, selon l'UNESCO

Surexploitation, pêche illégale, absence de gestion concertée des ressources naturelles, révèlent que les améliorations dans la gestion des océans et des côtes progressent trop lentement, affirme aujourd'hui l'agence des Nations Unies pour l'éducation et la science, qui fait un bilan de sa Troisième conférence mondiale sur les océans, les côtes et les îles.

« Lors de la Troisième conférence mondiale sur les océans et les côtes intitulée 'Faire avancer l'agenda mondial sur les océans', les progrès accomplis afin d'atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale en matière de gestion des océans et des côtes ont été jugés trop lents », indique un communiqué de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) publié aujourd'hui à Paris.

Les ministres et hauts responsables gouvernementaux, rassemblés du 23 au 28 janvier dernier au siège de l'UNESCO, ont le fait le point sur les progrès accomplis depuis le sommet mondial pour le développement durable qui s'est tenu en 2002 à Johannesburg, ainsi que sur les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment celui qui consiste à améliorer la vie des communautés côtières des océans, qui représentent la moitié de la population de la planète.

« L'objectif d'éliminer, au plus tard en 2004-2005, la pêche illégale et la surexploitation, n'a pas été atteint et 75% des stocks de poissons sont soit exploités au maximum, soit surexploités », a notamment rapporté l'UNESCO.

« Dans une grande partie des pays les moins développés, prédomine encore une situation d'extrême pauvreté, impliquant des comportements de survie et se traduisant par une surexploitation de l'environnement et une dégradation des écosystèmes », a ainsi expliqué Jeffrey Sachs, Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies, lors de la conférence.

Quelque 43 petits Etats insulaires en développement (PEID), dont dépendent de vastes zones des océans, rencontrent toujours des difficultés logistiques et financières dans le renforcement des politiques de conservation, a déploré encore l'UNESCO.

Aucune organisation internationale n'est responsable du suivi des progrès des programmes de gestion intégrée des côtes et des océans mis en place et de la collecte régulière d'information sur le bien-être social et économique des communautés vivant sur les côtes, ont aussi relevé les participants à la conférence.

Les experts ont toutefois souligné les progrès accomplis dans plusieurs domaines.

En premier lieu, « la moitié des PEID, de même qu'un certain nombre d'autres pays, ont adopté des programmes de gestion des côtes et des océans et 60 pays ont lancé des plans d'action nationaux pour lutter contre les sources côtières de la pollution marine, qui représentent 80% de la pollution des océans ».

Certains pays, notamment l'Australie, Palau, les îles Cook et le Costa Rica ont commencé à mettre en place des zones marines protégées.

Par ailleurs, « concernant la gestion intégrée des ressources en eau », la conférence a estimé que 14 pays avaient accompli de « bons progrès », 51 avaient « fait des progrès limités », tout en relevant que 43 en étaient encore à l'étape initiale de cet objectif.

Autre point positif, « la coopération Sud-Sud entre les PEID, en matière de gestion des océans, se renforce, notamment par la mise en place d'un Consortium d'universités, reliant les régions de l'océan Pacifique, des Caraïbes et de l'océan Indien ».

Enfin, la mise en place d'un processus régulier d'évaluation et de suivi de l'environnement marin, y compris ses aspects socio-économiques, qui était prévue pour 2004, vient d'être achevée.