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Réforme des Nations Unies : le Secrétaire général en appelle à un "esprit de compromis"

Réforme des Nations Unies : le Secrétaire général en appelle à un "esprit de compromis"

Alors que deux mois et demi après le sommet de septembre les principaux projets adoptés dans leur principe restent bloqués dans leur mise en oeuvre, le Secrétaire général a appelé les principaux groupes et Etats chargés des négociations à faire preuve d'un esprit de compromis.

Le Secrétaire général s'est entretenu aujourd'hui avec les Etats Membres représentant les groupes régionaux, les groupes chargés des négociations tels que le G-77 et le Mouvement des Non-Alignés, ainsi qu'avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, a déclaré Stéphane Dujarric, son porte-parole, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU à New York.

Centrée sur le suivi du sommet mondial, la réunion a été l'occasion pour Kofi Annan d'appeler ces Etats ou groupes « en tant que partenaires clefs au sein de la communauté des Etats Membres, à travailler dans un esprit de compromis afin de faire progresser la réforme, plus de deux mois et demi après la fin du sommet, en particulier sur la Commission de consolidation de la paix, le Conseil des Droits de l'Homme et bien sûr la question du budget des Nations Unies », a précisé le porte-parole.

L'ambassadeur des Etats-Unis, John Bolton, a souhaité aujourd'hui, avant la réunion, lors d'une rencontre avec la presse, que les négociations sur le budget en cours prennent en compte les incidences financières de la réforme.

« Nous ne voulons pas adopter un budget biannuel qui rende impossible, du point de vue pratique, la réforme des Nations Unies. Ce serait une occasion manquée pour l'Organisation ainsi que pour le Secrétaire général lui-même », a déclaré John Bolton (voir notre dépêche d'aujourd'hui sur les divergences concernant l'adoption du budget de l'ONU).

« L'esprit de la réforme est au centre de nos préoccupations. Nous espérons que c'est le cas de tout le monde », a-t-il ajouté.

image• Retransmission de la rencontre de l'ambassadeur des Etats-Unis avec la presse[11mins]

A propos de la réforme, Kofi Annan a déploré hier l'absence de progrès sur l'élaboration d'une convention générale contre le terrorisme qui était un des points saillants du sommet mondial (voir notre dépêche du 1er décembre 2005).

Le Secrétaire général a aussi récemment appelé à mettre en œuvre les engagements du sommet dans la lutte contre le sida, « objectifs du Millénaire pour le développement dont la réalisation est le préalable à la réalisation de tous les autres, dont la lutte contre la pauvreté et le développement pour tous » (voir notre dépêche du 1er décembre 2005) et dans le financement de l'action humanitaire des Nations Unies (voir notre dépêche du 30 novembre 2005), à l'occasion du lancement de l'Appel humanitaire 2006.

Dressant un bilan de l'avancement des négociations entre les Etats Membres sur la réforme des Nations Unies, le président de l'Assemblée générale avait annoncé, le 17 novembre dernier, que les négociations sur la création d'une Commission de consolidation de la paix butaient toujours sur la question de la composition de la Commission et sur la question de savoir si ce nouvel organe dépendrait de l'Assemblée générale ou au Conseil de sécurité.

Sur la création d'un Conseil des droits de l'homme, Jan Eliasson avait fait savoir que plusieurs projets avaient été proposés par les Etats Membres depuis le sommet. « La question reste difficile et sensible », avait-il ajouté.