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Grippe aviaire : la FAO met en garde contre l'abattage préventif d'oiseaux sauvages

Grippe aviaire : la FAO met en garde contre l'abattage préventif d'oiseaux sauvages

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Rappelant qu'il convient de ne pas détourner l'attention de la campagne de lutte contre la grippe aviaire chez les volailles, la FAO a mis en garde aujourd'hui contre l'abattage préventif et massif d'oiseaux sauvages dans les villes des pays touchés.

« Cette mise en garde intervient à la suite de rapports faisant état de l'abattage à titre préventif d'oiseaux sauvages à Ho Chi Minh Ville, au Viet Nam », indique un communiqué de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié aujourd'hui à Rome.

« Les espèces d'oiseaux sauvages que l'on trouve dans les villes et leurs alentours sont différentes des espèces aquatiques qui ont été identifiées comme porteuses du virus de l'influenza aviaire », a déclaré Juan Lubroth, expert de la FAO en maladies animales infectieuses.

« Il est douteux que cela apporte une quelconque contribution à la protection de l'homme contre la grippe aviaire. Il existe d'autres mesures bien plus importantes qui mériteraient plus d'attention », a ajouté l'expert.

Le communiqué rappelle les mesures recommandées par la FAO, l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Première série de mesures recommandées : « améliorer les services vétérinaires, les plans de préparation aux situations d'urgence et les campagnes de lutte, et notamment l'abattage, la vaccination et les compensations aux éleveurs ».

Deuxième série de mesures : « renforcer les systèmes de dépistage précoce et de riposte rapide pour la grippe humaine et animale, et renforcer les capacités des laboratoires ».

Enfin « fournir un soutien et une formation pour l'examen des cas et des groupes de cas chez l'homme et l'animal, et planifier et tester les activités d'endiguement rapide ».

Une stratégie mondiale visant à lutter contre la grippe aviaire et prévenir une pandémie de grippe humaine avait été adoptée, le 9 novembre dernier à Genève, lors de la première conférence internationale sur le virus H5N1 (voir notre dépêche du 9 novembre 2005).

A l'ouverture de la conférence, la FAO avait appelé la communauté internationale à prendre des mesures plus énergiques pour lutter contre la grippe aviaire, avant que le virus H5N1 ne mute et n'entraîne une pandémie de grippe humaine, qui pourrait faire des millions de morts (voir notre dépêche du 7 novembre 2005).

« Il n'y a pas pour l'instant de début de pandémie de grippe humaine dans le monde. Cependant, tout porte à croire qu'elle se produira. La pandémie de 1918 est venue d'un virus de la grippe aviaire qui a muté. Depuis son apparition à Hong-Kong en 1997, le virus de grippe aviaire H5N1, hautement pathogène, s'est propagé dans 15 pays d'Asie et en Europe », avait déclaré le directeur de l'OMS, dans un discours prononcé à l'ouverture de la conférence.

« C'est maintenant simplement une question de temps. Le virus de la grippe aviaire - très probablement le H5N1 - va muter pour devenir transmissible entre les hommes, ce qui provoquera une pandémie de grippe humaine. Nous ne savons pas quand cela se produira. Mais nous sommes sûrs que cela se produira », avait-il prévenu (voir notre dépêche du 7 novembre 2005).