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L'obésité affecte désormais aussi les pays en développement, alerte l'OMS

L'obésité affecte désormais aussi les pays en développement, alerte l'OMS

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Estimant que le nombre de personnes présentant un excès de poids pourrait passer de 1 milliard aujourd'hui à 1,5 milliard en 2015, l'agence des Nations Unies pour la santé prévient que l'obésité n'est plus seulement un problème qui affecte les pays riches mais qui explose dans les pays à revenu intermédiaire ou faible.

« L'excès pondéral et l'obésité sont d'importants facteurs de risque de maladie cardio-vasculaire, première cause de mortalité à l'origine de plus de 17 millions de décès annuels », indique un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié aujourd'hui à Genève.

Les estimations de l'OMS montrent que l'excès pondéral et l'obésité, jadis considérés comme un problème des pays riches, explosent littéralement dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

« Cette évolution est due à différents facteurs, en particulier une modification du régime alimentaire avec une augmentation de la ration calorique et, notamment de l'apport de graisse, de sel et de sucre, et une tendance à la diminution de l'activité physique du fait d'activités professionnelles plus sédentaires, du recours à des moyens de transport motorisés et de l'urbanisation croissante ».

D'après les estimations de l'OMS, plus de 75 % des femmes âgées de plus de 30 ans présentent un excès pondéral dans des pays aussi différents que l'Afrique du Sud, la Barbade, l'Egypte, les Etats-Unis d'Amérique, Malte, le Mexique et la Turquie.

Les estimations sont similaires pour les hommes, l'excès pondéral touchant 75 % d'entre eux en Allemagne, en Argentine, en Grèce, au Koweït, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et à Samoa notamment. La prévalence la plus forte touche les îles de Nauru et de Tonga dans le Pacifique occidental où 9 adultes sur 10 sont concernés.

« L'ampleur même du problème de l'excès pondéral et de l'obésité est stupéfiante. L'aggravation rapide de ces deux problèmes dans de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire laisse présager une charge écrasante des maladies chroniques pour ces pays au cours des 10 à 20 prochaines années, si des mesures ne sont pas prises dès maintenant », déclare Catherine Le-Galès Camus, sous-directrice générale de l'OMS chargée des maladies non transmissibles et de la santé mentale.

L'augmentation de l'indice de masse corporelle est un facteur de risque majeur de cardiopathie, d'accident vasculaire cérébral, de diabète de type 2 et d'autres maladies chroniques.

L'OMS estime qu'au cours des dix prochaines années, la progression des maladies cardio-vasculaires – en particulier les cardiopathies et accidents vasculaires cérébraux – touchera surtout les régions de la Méditerranée orientale et de l'Afrique où le nombre des décès liés aux maladies cardio-vasculaires devrait augmenter de plus de 25 %.