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Niger : l'OMS prend des mesures d'urgence contre le paludisme

Niger : l'OMS prend des mesures d'urgence contre le paludisme

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Cherchant à prévenir une deuxième vague de décès parmi les enfants mal nourris, l'Organisation mondiale de la santé a envoyé 100.000 doses de traitement contre le paludisme au Niger qui aborde le pic de la saison du paludisme sur fond de crise humanitaire.

Au Niger, « le paludisme cause chaque année plus de décès parmi les enfants de moins de cinq que toute autre infection », indique un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) paru aujourd'hui à Genève.

« La crise humanitaire résulte avant tout de l'insuffisance des pluies et des ravages causés aux récoltes par le criquet pèlerin en 2004. La faim touche aussi bien les agriculteurs que les éleveurs nomades », ajoute le communiqué.

« Même en temps normal, 50 % des décès chez les moins de cinq ans au Niger sont dus au paludisme. Si des mesures appropriées ne sont pas prises, le bilan pourrait être encore plus lourd, car la malnutrition accroît le risque de décès et rend le diagnostic du paludisme plus problématique, les symptômes étant plus difficiles à reconnaître », a souligné David Nabarro, Représentant du Directeur général de l'OMS pour les interventions sanitaires en cas de crise.

Dans la crise actuelle, prévient l'OMS, quelque 200.000 enfants resteront exposés au risque de malnutrition en octobre, c'est-à-dire au plus fort de la saison du paludisme, et la moitié d'entre eux pourraient alors être atteints par la maladie.

En conséquence, indique le communiqué, l'OMS fournira des associations médicamenteuses comportant de l'artémisinine (ACT), le traitement le plus efficace dont on dispose contre le paludisme à falciparum - forme la plus mortelle de la maladie qui sévit au Niger. Les médicaments seront répartis entre les centres d'alimentation et de traitement - qui sont tous associés à un centre de santé - dans les 16 districts exposés à un risque élevé de malnutrition et de paludisme.

Le Niger n'ayant que récemment pris la décision d'adopter les ACT comme traitement de première intention contre le paludisme sans complications, les agents de santé n'ont bien souvent pas encore eu le temps de se familiariser avec leur emploi. Afin de combler cette lacune, l'OMS a envoyé la semaine dernière une équipe d'experts du paludisme pour former 40 agents de santé.

Une initiative de prévention du paludisme est également en cours au Niger. Le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme a fait don à l'OMS de 50 000 moustiquaires imprégnées d'insecticide qui doivent être distribuées aux enfants exposés.

- Ecouter, sur la radio de l’ONU, l’entretien avec Fadela Chaïb, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)