L'actualité mondiale Un regard humain

Plaidoyer à l'Assemblée générale en faveur d'une meilleure représentation de l'Afrique au sein des Nations Unies

Plaidoyer à l'Assemblée générale en faveur d'une meilleure représentation de l'Afrique au sein des Nations Unies

L'Assemblée générale
Plusieurs pays, dont le Niger et l'Algérie, ont réclamé, hier et aujourd'hui, dans le cadre du débat général de l'Assemblée générale, une plus grande et plus juste représentation de l'Afrique au sein des institutions des Nations Unies ainsi qu'un soutien plus important au développement du continent.

« La réforme du Conseil de sécurité tant attendue doit se poursuivre dans la transparence afin que les Nations Unies rénovées soient plus démocratiques et plus représentatives du monde contemporain », a déclaré aujourd'hui le ministre des Affaires étrangères du Niger, Aïchatou Mindaoudou, dans un discours prononcé aujourd'hui au quatrième jour du débat général de la 60e session de l'Assemblée générale.

Le ministre du Niger a par ailleurs appelé à « une solidarité internationale repensée » pour que son pays, victime actuellement d'une crise alimentaire, puisse mettre en œuvre « des solutions durables » permettant de garantir à sa population « une sécurité alimentaire définitive ».

« L'attention particulière portée à l'extension du Conseil de sécurité se justifie sûrement au regard du rôle prépondérant que joue cet organe dans le préservation de la paix et de la sécurité internationales », a déclaré aujourd'hui le ministre des Affaires étrangères de l'Algérie, Mohammed Bedjaoui.

« Mais elle ne doit faire perdre de vue ni les revendications légitimes de l'Afrique, ni la préoccupation de préserver les équilibres sensibles entre les différents organes », a prévenu le ministre algérien.

« Il est temps que l'Afrique soit mieux représentée au sein des organes des Nations Unies, en particulier au Conseil de sécurité », avait affirmé hier le président de Madagascar, Marc Ravalomanana, indiquant qu'il s'agissait là d'une question de justice et une nécessité pour le développement du continent.

Dans son allocution, le président de Madagascar avait par ailleurs réitéré son appel pour un plan Marshall en faveur du continent africain qui irait au-delà de l'effacement des dettes et de l'augmentation de l'aide au développement.

« La nécessité d'accroître la représentation africaine au sein du Conseil de sécurité est d'autant plus nécessaire, avait souligné hier le président du Malawi, Bingu Wa Mutharika, que le maintien de la paix en Afrique constitue la part la plus importante des travaux de cet organe ».

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Li Zhaoxing, s'étaitfait l'écho hier des aspirations des chefs d'Etat et de gouvernement africains en appelant à une réforme du Conseil de sécurité et à la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

« La Chine est pour la réforme du Conseil de sécurité, pour renforcer son autorité et son efficacité, améliorer ses méthodes de travail et augmenter en priorité la représentation des pays en développement, notamment celle des pays africains, afin de donner davantage d'occasions aux pays de moyenne et petite taille de participer à son processus décisionnel », avait déclaré le ministre chinois.

Le Document final du sommet mondial, approuvé par les chefs d'Etat et de gouvernement vendredi dernier, ne faisait qu'évoquer la nécessité d'une réforme du Conseil de sécurité.

Le 4 août dernier, les pays africains avaient décidé de ne pas se rallier au projet de résolution du G-4 – Japon, Allemagne, Brésil, Inde - qui suggérait d'élargir le Conseil de sécurité à 25 membres – en ajoutant 6 sièges permanents et 4 non permanents.

Les Etats-Unis et la Chine s'étaient également opposés à la proposition, bien que les Etats-Unis aient toujours affirmé leur soutien à la candidature du Japon.

Le 11 juillet dernier, le représentant de l'Algérie à l'ONU, Abdallah Baali, avait présenté à l'Assemblée générale le projet de l'Union africaine qui défendait l'idée d'un élargissement du Conseil de sécurité à 26 membres – et non 25 comme le proposait le G-4 - avec 6 sièges permanents et 5 non permanents.

Selon ce projet et contrairement à celui du G-4, les sièges auraient eu les mêmes prérogatives et privilèges que les membres permanents actuels, y compris le droit de veto.

L'Afrique, avait affirmé Abdallah Baali, considère que tant que les membres permanents actuels disposeront du droit de veto, il serait injuste, déraisonnable, et inacceptable, que les nouveaux membres permanents en soient dépourvus. « Des membres permanents sans droit de veto ne pourraient, en aucune façon, peser sur le cours des événements, modifier les rapports de force et agir avec l'efficacité voulue au sein du Conseil de sécurité » (voir notre dépêche du 12 juillet 2005 et celle du 11 juillet 2005).