Kofi Annan salue les progrès vers la démocratie dans l'espace francophone malgré des reculs inacceptables

Le Secrétaire général a salué, dans une réunion de la francophonie qui s'est tenue aujourd'hui en marge du sommet mondial, les progrès vers la démocratie dans l'espace francophone malgré des reculs inacceptables : des prises de pouvoir par des voies anticonstitutionnelles et des violations graves des droits de l'homme dans certains pays.

« Ces 10 dernières années ont été marquées par des acquis indéniables en matière de démocratie, de droits et de libertés dans l'espace francophone. Je pense notamment aux progrès dans la tenue d'élections globalement consensuelles, au respect croissant de la séparation des pouvoirs, à la protection accrue des libertés individuelles. Toutes ces avancées témoignent de la volonté des pays francophones d'honorer les engagements qu'ils ont pris dans le cadre de la Déclaration de Bamako », a déclaré le Secrétaire général, dans un discours prononcé à une réunion de la francophonie.

« Mais il y a aussi eu des reculs et même des échecs dans certains pays : prises de pouvoir par des voies anticonstitutionnelle, refus du partage du pouvoir, modifications des lois fondamentales, traitements discriminatoires à l'égard d'une partie de la population et violations graves des droits de l'homme », a regretté Kofi Annan.

« Ces conduites inacceptables, qui aggravent les tensions et fragilisent gravement l'unité nationale des pays concernés, donnent la triste mesure du chemin qu'il reste à parcourir », a-t-il ajouté.

« A cet égard, je félicite l'Assemblée parlementaire de la Francophonie qui, en juillet 2004 à Charlottetown, a estimé que les dirigeants des pays dans lesquels les institutions démocratiques ont été renversées ne devraient plus être conviés à vos sommets jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel ».

« De toute évidence, démocratisation et action en faveur du développement vont de pair. Face aux défis immenses auxquels certains de vos pays sont confrontés, s'ajoute un devoir de solidarité, à tous les niveaux et dans le monde entier, notamment entre le Nord et le Sud » a affirmé le Secrétaire général, qui a rappelé qu'en novembre dernier, à Ouagadougou, la Francophonie avait réaffirmé cette solidarité, la jugeant indispensable pour garantir un développement à la fois durable et équitable.