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Nucléaire iranien : les pays européens attendront la réponse de l'Iran à l'Assemblée générale avant de saisir le Conseil de sécurité

Nucléaire iranien : les pays européens attendront la réponse de l'Iran à l'Assemblée générale avant de saisir le Conseil de sécurité

Alors que le Premier ministre de la France avait averti hier de la possibilité de saisir le Conseil de sécurité de la question nucléaire iranienne, les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont indiqué aujourd'hui avoir tenu des consultations avec l'Iran et déclaré attendre désormais l'intervention de ce pays à l'Assemblée générale samedi.

« Nous allons écouter ce que dira le Président de la République islamique d'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, samedi lors du débat général de l'Assemblée générale, et nous évaluerons la situation à ce moment », a déclaré aujourd'hui Jack Straw, ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, lors d'un point de presse au siège de l'ONU, à New York, aux côtés de Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères de la France, et de Joshka Fischer, ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne.

« Notre objectif a toujours été de rester hors du Conseil de sécurité, et c'est pourquoi nous avons pris l'initiative des négociations avec l'Iran », a ajouté Jack Straw qui a confirmé avoir mené aujourd'hui deux séries de discussions avec le Secrétaire général et avec le président de l'Iran.

Pour l'heure, a dit aujourd'hui le Premier ministre de la France, Dominique de Villepin lors d'une conférence de presse donnée au siège de l'ONU, « la priorité est au dialogue pour convaincre l'Iran de suspendre ses activités nucléaires jusqu'à ce qu'il soit établi que ces activités sont menées à des fins pacifiques ».

Le Premier ministre de la France avait lancé, hier au Conseil de sécurité, le message de la possibilité d'une saisine du Conseil sur la question nucléaire iranienne si ce pays ne respectait l'obligation de non-prolifération en poursuivant le développement d'un programme d'armement (voir notre dépêche du 14 septembre 2005).

Philippe Douste-Blazy a par ailleurs rappelé que le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) tiendrait bientôt une réunion sur la question, qui pourrait donner une légitimité supplémentaire à la décision de saisir le Conseil de sécurité.

L'Iran a mis fin au début du mois d'août dernier aux négociations menées avec ces trois pays européens en vue de parvenir à un accord de nature à l'inciter à renoncer à son programme d'enrichissement de l'uranium et informé le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, de son intention « de reprendre ses activités de conversion d'uranium à son usine de retraitement de l'uranium d'Ispahan » (voir notre dépêche du 1er août), intention mise à exécution par la suite.

De son côté, Joshka Fischer a indiqué aujourd'hui avoir mené des « pourparlers très intenses, en la présence de Javier Solana, secrétaire général du Conseil de l'Union européenne ».

« La position de l'Union européenne est inchangée », a précisé le ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne.

Interrogé enfin sur le point de savoir si la Chine était fermement opposée à cette idée, Joshka Fischer a souligné l'importance de ne pas accepter la nucléarisation du Moyen-Orient.

Lors de son intervention aujourd'hui à l'Assemblée générale, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a lancé un message concernant l'Iran, sans la mentionner, rappelant que « les tentatives de ce pays pour se doter d'armes nucléaires devrait troubler le sommeil de quiconque désire la paix et la stabilité au Moyen-Orient et dans le monde entier » (voir notre dépêche du 15 septembre 2005).

Kofi Annan avait appelé, le 9 août dernier, l'Iran à reprendre les négociations (voir notre dépêche du 9 août 2005