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Le HCR inquiet suite à la détention de réfugiés ouzbeks au Kazakhstan

Le HCR inquiet suite à la détention de réfugiés ouzbeks au Kazakhstan

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L'agence des Nations Unies pour les réfugiés s'est déclarée aujourd'hui « inquiète » après la détention de Lutfullo Shamsuddinov, citoyen ouzbek, grand militant des droits de l'homme, et demandeur d'asile à Almaty, au Kazakhstan, après les évènements du 13 mai à Andijan, en Ouzbékistan. Elle exhorte les autorités Kazakhes à ne pas le renvoyer en Ouzbékistan.

« Un citoyen ouzbek, grand militant des droits de l'homme, Lutfullo Shamsuddinov, a été détenu par la police, ainsi que six de ses proches, à Almaty, capitale du Kazakhstan », a annoncé aujourd'hui Ron Redmond, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), lors d'une conférence de presse au Palais des Nations à Genève.

« Lutfullo Shamsuddinov est arrivé au Kazakhstan le 25 mai dernier et a été enregistré auprès du HCR le 27 mai. Après une minutieuse procédure de détermination du statut de réfugié, il a été reconnu comme réfugié relevant du mandat du HCR le 24 juin. Son cas a été soumis au gouvernement d'un pays tiers en vue d'une réinstallation urgente et nous avons reçu une note attestant que ledit gouvernement acceptait en principe de les accueillir », a indiqué Ron Redmond.

Lutfullo Shamsuddino a été arrêté lundi au Kazakhstan, suite à une requête des autorités ouzbèks demandant son extradition, s'est inquiété le HCR qui demande instamment aux autorités kazakhes de ne pas renvoyer en Ouzbékistan ce réfugié placé sous son mandat.

« En vertu de la Convention de Genève de 1951, il est interdit d'expulser de force des réfugiés ou des demandeurs d'asile vers leur pays d'origine », a rappelé le porte-parole.

« Cette arrestation au Kazakhstan se produit alors que 29 réfugiés ouzbeks sont aussi en détention au Kirghizistan, suite à une demande d'extradition des autorités ouzbèks », ajoute le communiqué.

Le HCR avait organisé vendredi dernier une réunion pour la réinstallation urgente de ces 29 réfugiés, ainsi que pour l'évacuation humanitaire de quelques 450 autres Ouzbeks ayant cherché refuge au Kirghizistan et qui se trouvent actuellement dans le camp de Sasik, près de Jalal-Abad (voir notre dépêche du 1er juillet 2005).

Le 9 juin dernier, le Kirghizistan avait déjà expulsé quatre des demandeurs d'asile ouzbèks.

En l'absence d'une enquête indépendante sur les événements d'Andijan le 13 mai dernier en Ouzbékistan, l'ONU considère que les demandeurs d'asile ouzbeks méritent le bénéfice du doute et doivent par conséquent bénéficier d'une protection internationale (voir notre dépêche du 27 juin 2005).

Quelque 500 Ouzbeks qui ont fui leur pays pour chercher refuge au Kirghizistan sont aujourd'hui menacés d'être refoulés.