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R. D. du Congo : l'ONU condamne le meurtre de 19 civils dans le Sud-Kivu

R. D. du Congo : l'ONU condamne le meurtre de 19 civils dans le Sud-Kivu

La Coordination humanitaire de l'ONU sonne l'alarme sur les affrontements entre groupes armés dans le Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, qui a fait encore 19 morts, des blessés gravement atteint par des coups de machette et plus d'une cinquantaine de disparus.

« Des civils innocents ont une fois de plus été victimes des affrontements entre des groupes armés dans le Sud-Kivu. Dix-neuf personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées lors d'une attaque lundi dernier contre la collectivité de Nindja, à 75 km au nord-ouest de Bukavu », indique un communiqué du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) publié aujourd'hui à Bukavu.

« Environ 1 280 familles, soit 6 000 personnes, ont maintenant fui vers le village de Ihembe, craignant d'autres attaques », précise OCHA.

« Une fois de plus, ce sont des civils innocents qui souffrent », a indiqué Jean-Marc Cordaro, Chef du bureau d'OCHA dans le Sud-Kivu. « OCHA condamne tous les actes de violence contre les populations civiles. De telles attaques doivent cesser immédiatement ».

« Parmi les blessés, on compte des personnes dont les membres ont été coupés à la machette. Quatre de ces blessés seraient dans un état critique. Plus de 50 villageois sont portés disparus, probablement conduits dans la forêt par des hommes armés. Des enlèvements de civils pour réclamer une rançon sont très courants dans la région. Plus de 70 personnes ont été kidnappées au cours des six derniers mois. Dix-huit d'entre elles ont déjà été exécutées ».

La Coordination humanitaire de l'ONU souligne que « pour ajouter à la liste des horreurs, plus de 200 femmes et filles ont été violées dans le vaste territoire de Walungu depuis le début de l'année, principalement par des hommes armés ».

« L'accès humanitaire dans la zone de conflit est très limité. Les populations locales rapportent que des attaques continuent », a encore dit M. Cordaro. « L'assistance pour sauver des vies n'avait pu être envoyée que vendredi lorsque la sécurité du convoi avait été assurée ».

« Le correspondant du Fonds de réponse rapide pour le Sud-Kivu, l'ONG International Rescue Committee a envoyé une équipe à Nindja le vendredi 27 mai 2005. Celle-ci a emmené des articles de secours fournis par l'UNICEF, tels que des couvertures, des bâches, du savon et des jerricanes pour les populations déplacées. Des biscuits très riches en protéines (BP5) ont également été distribués. Des latrines sont en cours de construction dans des camps de fortune où les déplacés ont été rassemblés ».

« L'ONG Malteser, qui développe déjà des programmes dans la zone, a accompagné la mission pour définir le type d'assistance à apporter dans les secteurs de la santé et de la nutrition. Malteser a aussi fourni des matelas pour les déplacés et réapprovisionné les centres nutritionnels avec des rations alimentaires ».

« La protection des civils contre la violence est une priorité pour les humanitaires dans l'Est de la République démocratique du Congo », a ajouté M. Cordaro. « Ces attaques, ces harcèlements continus et ces abus contre les populations civiles dans le Sud-Kivu doivent s'arrêter. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour mettre un terme à ces atrocités », a-t-il assuré.

Près de 50 000 personnes ont été déplacées depuis le début des combats dans le territoire de Walungu en septembre 2004. La majorité de ces personnes sont récemment retournées dans leurs villages à la suite de l'amélioration de la sécurité dans la région. La commune de Nindja fait partie du territoire de Kabare, frontalier de Walungu, indique le communiqué d'OCHA.