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Myanmar : Kofi Annan déplore l'absence de représentativité à la Convention nationale

Myanmar : Kofi Annan déplore l'absence de représentativité à la Convention nationale

Carte du Myanmar
A l'occasion de la reprise des travaux de la Convention nationale du Myanmar, chargée de préparer un nouveau projet de Constitution, le Secrétaire général a lancé aujourd'hui un appel à ce que tous les partis puissent y participer, notamment la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) d'Aung San Suu Kyi, et appelé à la libération des prisonniers politiques et à la réconciliation nationale.

Alors que le 17 février, le Myanmar a « convoqué, de nouveau, sa Convention nationale pour poursuivre la rédaction des projets de principes sur lesquels sera fondée la nouvelle Constitution », le Secrétaire général a déclaré aujourd'hui, dans un message transmis par son porte-parole, que « malheureusement, et contrairement aux suggestions » qu'il avait faites, « la reprise de la Convention s'est déroulée sans la participation de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) et d'autres partis politiques ».

Dans son message, le Secrétaire général est également « préoccupé par le fait que plusieurs dirigeants shan, y compris le Président du Conseil national de paix shan (SSPC) et le Président de la Ligue nationale shan pour la démocratie (SNLD) ont été récemment mis en détention ».

Certes, indique Kofi Annan, « le Myanmar fait face à des défis complexes et difficiles dans sa transition vers la démocratie et dans sa quête pour la réconciliation nationale », mais selon lui, « pour qu'un véritable processus de réconciliation nationale prenne racine, les points de vues du NLD et d'autres partis politiques doivent être recherchés et examinés ainsi que ceux des représentants de tous les groupes ethniques participant au cessez-le-feu ».

Dans son message, Kofi Annan réaffirme que « la Convention nationale, sous sa forme actuelle, ne correspond pas aux recommandations faites dans les résolutions successives de l'Assemblée générale ».

« En conséquence, et même à ce moment tardif, il réitère son appel aux autorités du Myanmar pour qu'elles prennent les mesures nécessaires afin de rendre plus inclusif et plus crédible le processus de feuille de route ».

Le Secrétaire général « encourage également les autorités à s'assurer que les prochaines phases de la feuille de route, à savoir la rédaction de la Constitution et la tenue d'un référendum national, soient transparentes et inclusives », sans quoi « il pourrait être difficile pour la communauté internationale, y compris les pays de la région, d'en reconnaître les résultats ».

Par ailleurs, Kofi Annan appelle à nouveau « les autorités du Myanmar à reprendre sans délai un dialogue politique substantiel avec les représentants de tous les groupes ethniques et les dirigeants politiques, y compris Aung San Suu Kyi, pour contribuer au lancement d'un véritable processus de réconciliation nationale ».

A cette fin, il « réitère la nécessité de lever tous les obstacles qui sont encore imposés aux dirigeants politiques », à savoir « autoriser la réouverture des bureaux du NLD et de libérer les prisonniers politiques, y compris les élus ».

Enfin, le Secrétaire général lance un appel urgent aux autorités pour qu'elles acceptent la visite de son Envoyé spécial.

Le relèvement de ses fonctions du Premier Ministre du Myanmar, le 19 octobre dernier, avait suscité la « préoccupation » du Secrétaire général de l'ONU qui avait invité les autorités à poursuivre le processus de démocratisation (voir notre dépêche du 19 octobre 2004).