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Attaques contre les observateurs de l'UA au Darfour : condamnation du Secrétaire général

Attaques contre les observateurs de l'UA au Darfour : condamnation du Secrétaire général

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Le Secrétaire général a fermement condamné les attaques contre les observateurs de l'Union africaine (UA) à la fois au Nord et Sud Darfour alors qu'ils enquêtaient sur les allégations concernant les bombardements aériens du Gouvernement soudanais le 26 janvier dernier et les autres violations du cessez-le-feu conclu avec les rebelles le 8 avril 2004.

Le Secrétaire général a fermement condamné les attaques contre les observateurs de l'Union Africaine (UA) à la fois au Nord et Sud Darfour alors qu'ils enquêtaient sur les allégations concernant les bombardements aériens du Gouvernement soudanais le 26 janvier dernier et les autres violations du cessez-le-feu conclu avec les rebelles le 8 avril 2004.

« Le Secrétaire général partage la vive préoccupation de l'Union africaine face aux tirs qu'ont essuyé, le 31 janvier dans le sud du Darfour, deux observateurs de l'Union africaine », indique un communiqué transmis hier par son porte-parole, Fred Eckhard.

« Le Secrétaire général condamne fermement cette attaque qui pourrait compromettre la réalisation du mandat de la mission de l'UA dans le Darfour et a eu lieu à un moment où les observateurs militaires menaient une enquête pour vérifier les allégations concernant les bombardements aériens et d'autres violations de l'accord de cessez-le-feu de N'Djamena dans les villes de Jayjay et Shangil Tobai », ajoute le communiqué.

Dans son message, le Secrétaire général a exhorté « le Gouvernement et les forces rebelles au Darfour à respecter la neutralité des observateurs et de la police de l'UA ». Il a aussi appelé à « enquêter sur l'incident relatif aux tirs et à prendre des mesures immédiates contre ceux qui seront reconnus responsables ».

Le porte-parole du Secrétaire général avait expliqué hier au Siège de l'ONU à New York que deux équipes de l'UA avaient essuyé des tirs, lundi 31 janvier, à deux endroits différents de la région du Darfour. « Un premier incident était intervenu au sud de Nyala (Sud Darfour) (carte), où les observateurs de l'UA enquêtaient sur l'attaque d'un village alors un deuxième incident survenait à côté de Shangil Tobai (Nord Darfour), où une autre équipe de l'UA enquêtait sur l'attaque aérienne survenue le 26 janvier », a précisé Fred Eckhard.

Selon les informations parues dans la presse, les autorités soudanaises avaient déjà empêché, vendredi 28 janvier, les observateurs de l'UA d'enquêter au Darfour après le bombardement, le mercredi 26 janvier, du village de Rahad Kabolong, près de la ville de Shangil Tobaya au Nord Darfour, par un avion du Gouvernement soudanais. Un bombardement qui aurait provoqué la mort d'une centaine de personnes.

« C'est l'attaque la plus grave perpétrée ces derniers mois », avait alors affirmé le porte-parole de l'UA, au Siège de l'Union, à Addis Abeba.

« Ce bombardement est le dernier épisode d'une série de graves violations du cessez-le-feu qui ont fait un grand nombre de victimes civiles, entraîné le déplacement de milliers de personnes et sérieusement limité l'accès du personnel humanitaire aux populations », avait indiqué pour sa part le Secrétaire général, dans son message transmis par son porte-parole le 28 janvier (votre notre dépêche du 28 janvier 2005).

Selon la presse, le 21 janvier dernier, quatre villages auraient été brûlés dans le secteur de Nyala au Sud Darfour, provoquant la mort de 24 personnes. L'attaque serait attribuée au Mouvement de libération du Soudan (MLS). Le 13 janvier, une attaque qui aurait été menée par les milices Janjaouites à Amada, toujours dans le secteur de Nyala, aurait provoqué la mort d'une trentaine de personnes.

L'UA a déployé au Darfour une mission de surveillance du cessez-le-feu, conclu entre les mouvements rebelles et le gouvernement soudanais le 8 avril 2004 à N'Djamena, ainsi qu'une force de protection de cette mission dont l'effectif atteint à ce jour plus d'un millier d'hommes. Près de 3 500 soldats et policiers devraient être déployés sur le terrain au mois de février.

Depuis deux ans, la région du Darfour est le théâtre d'une guerre civile qui a fait 70 000 morts et 1,6 million de déplacés et réfugiés. Les combats opposent deux principaux mouvements rebelles – le MLS et le Mouvement pour la Justice et l'Egalité (JEM) - aux troupes gouvernementales appuyées par les milices Janjaouites.

- Dossier Soudan du site de l'ONU