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Soudan : le Conseil de sécurité mobilisé au mois de février

Soudan : le Conseil de sécurité mobilisé au mois de février

Joël Adechi, Représentant du Bénin
Alors que son Président annonçait aujourd'hui que l'Accord de paix au Soudan et la question du Darfour serait au centre des activités du Conseil de sécurité au mois de février, le Secrétaire général rappelait que le rapport de la Commission d'enquête sur le Soudan pressait ses membres d'agir au plus vite pour traduire en justice les responsables des atrocités commises dans ce pays.

Alors que son Président annonçait aujourd'hui que l'Accord de paix au Soudan et la question du Darfour serait au centre des activités du Conseil de sécurité au mois de février, le Secrétaire général rappelait que le rapport de la Commission d'enquête sur le Soudan pressait ses membres d'agir au plus vite pour traduire en justice les responsables des atrocités commises dans ce pays.

Le Soudan occupera une large part des activités du Conseil de sécurité au mois de février, a annoncé le Représentant permanent du Bénin, Joël Adechi, lors d'une conférence de presse donnée au Siège des Nations Unies à New York, au cours de laquelle il présentait le programme de travail du Conseil, dont il assure la présidence pour le mois de février.

Une réunion d'information publique aura lieu, vendredi 4 février, au cours de laquelle les 15 membres entendront un exposé de Jan Pronk, Représentant spécial du Secrétaire général, sur l'Accord de paix Nord-Sud.

Une autre réunion d'information, à laquelle ont été invités les principaux négociateurs de l'Accord de paix, Ali Osman Taha, Vice-Président du Soudan et John Garang, Président du Mouvement/Armée de libération du peuple soudanais, ainsi que des représentants de l'Union africaine, est prévue le mardi 8 février.

« Nous pensons qu'il serait fort bon que le Vice-Président Taha, John Garang, les représentants de l'Union Africaine sur le terrain et Jan Pronk viennent au Conseil de sécurité au moment où sera discuté le rapport [de Jan Pronk]. Nous débattrons non seulement de la situation au Darfour mais aussi de la mise en œuvre de l'Accord de paix entre le Nord et le Sud qui, nous l'espérons, aura un impact positif au Darfour », a déclaré pour sa part le Secrétaire général, à son arrivée aujourd'hui au Siège de l'ONU à New York après une tournée en Afrique et lors d'une rencontre avec la presse.

L'Accord de paix, qui a été signé à Nairobi le 9 janvier 2005 entre le Gouvernement du Soudan et le mouvements rebelle du Sud - Mouvement/Armée de libération du peuple soudanais (SPLM/A) - a mis fin à plus de 20 ans de guerre civile, une guerre qui avait provoqué la mort de deux millions de personnes (voir notre dépêche du 10 janvier 2005).

Par ailleurs, depuis deux ans, la région du Darfour est le théâtre d'une guerre civile qui a fait près de 70 000 morts. Les combats opposent deux principaux mouvements rebelles – le Mouvement de libération du Soudan (MLS) et le Mouvement pour la Justice et l'Egalité (JEM) - aux troupes gouvernementales appuyées par les milices Janjaouites.

Joël Adechi a par ailleurs indiqué que le Conseil discuterait également du rapport de la Commission d'enquête sur le Darfour, peut-être le 9 ou le 10 février, et espéré que le Conseil pourrait se prononcer au plus vite, « si possible dans les 15 jours », sur ce rapport.

Interrogé sur les réticences des États-Unis à saisir la Cour pénale internationale de la situation au Darfour, il a indiqué que la mission américaine lui avait soumis des propositions alternatives et que les discussions étaient en cours, à New York, mais aussi dans les capitales concernées. Il a signalé que le Bénin était partie au Statut de Rome sur la Cour pénale internationale (CPI).

« Le rapport de la Commission d'enquête est très clair. Il fait des recommandations très sérieuses au Conseil de sécurité et le presse pour qu'il agisse au plus vite non seulement pour porter devant la justice ceux qui ont commis des crimes mais aussi pour avertir les autres et ainsi améliorer la situation sur le terrain », a déclaré aujourd'hui Kofi Annan à la presse.

Le rapport de la Commission d'enquête sur les violations des droits de l'homme perpétrées au Soudan, transmis mardi 1er février au Conseil, a confirmé que le Gouvernement soudanais et les milices Janjaouites avaient commis des crimes contre l'humanité au Darfour et recommandé que ces crimes relèvent de la Cour pénale internationale (voir notre dépêche du 1er février 2005).

Lors de son exposé, le Président du Conseil de sécurité a par ailleurs ébauché les autres activités du Conseil de sécurité au mois de février.

image• Retransmission de la conférence de presse de Kofi Annan [15 mins]

image• Retransmission de la conférence de presse du Président du Conseil de sécurité[25 mins]

- Dossier Soudan du site de l'ONU