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Le rapport qui déterminera si un génocide a été commis au Darfour bientôt remis au Conseil de sécurité

Le rapport qui déterminera si un génocide a été commis au Darfour bientôt remis au Conseil de sécurité

Alors que le Secrétaire général demandait aujourd'hui au Conseil de sécurité de décider des actions à mener à l'encontre des auteurs des violations des droits de l'homme au Darfour, son porte-parole annonçait que le rapport de la Commission d'enquête qui déterminerait si des actes de génocides avaient été commis dans cette région du Soudan serait transmis au Conseil le mardi 1er février.

Le rapport de la Commission d'enquête internationale visant à déterminer si des actes de génocide ont été commis dans la région du Darfour, au Soudan, sera transmis cette semaine au Secrétaire général, a annoncé aujourd'hui Fred Eckhard, son porte-parole, lors de son point de presse quotidien au Siège de l'ONU à New York.

« Une fois qu'il aura reçu le rapport, le Secrétaire général le transmettra au Gouvernement soudanais afin qu'il puisse faire des commentaires », a également indiqué Fred Eckhard, précisant qu'« aucun des commentaires du Gouvernement soudanais ne pourrait changer le contenu du rapport ».

« Le rapport sera ensuite soumis au Conseil de sécurité, probablement autour du 1er février, et communiqué aux journalistes au même moment », a ajouté Fred Eckhard.

Dans un discours prononcé aujourd'hui, lors de la session extraordinaire qui commémore le 60e anniversaire de la libération des camps d'extermination nazis, le Secrétaire général a appelé le Conseil de sécurité « à décider de l'action à suivre afin d'assurer que les auteurs de ces violations rendent compte de leurs crimes ». « C'est sa responsabilité solennelle », a-t-il insisté (voir notre dépêche d'aujourd'hui sur le sujet).

« Le rapport déterminera si des actes de génocide ont été commis ou non au Darfour. Mais aussi, et cela n'est pas moins important, le rapport identifiera les graves violations du droit humanitaire international et des droits de l'homme qui se sont indubitablement produites », a fait remarquer Kofi Annan.

« Encore aujourd'hui, partout dans le monde, nous sommes témoins de beaucoup de cas d'actes inhumains horrifiants. Décider lesquels méritent la priorité ou précisément quelles actions seront efficaces pour protéger les victimes et comment leur assurer un avenir sûr n'est pas simple (…) Ce que nous ne devons pas faire, c'est nier ce qui se passe ou rester indifférent, comme beaucoup l'ont fait lorsque les usines de mort nazies accomplissaient leur épouvantable tâche », a déclaré le Secrétaire général.

Au cours de son point de presse, son porte-parole a par ailleurs indiqué que selon la mission de l'ONU à Khartoum, plusieurs incidents étaient survenus la semaine dernière dans le sud du Darfour et notamment des affrontements entre les forces gouvernementales et les troupes rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLA).

Il a par ailleurs annoncé que Jan Pronk, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, était de retour aujourd'hui à Khartoum, après avoir rencontré hier à Rumbeck John Garang, chef du SPLA.

Les discussions ont porté sur la préparation de la mise en œuvre de l'Accord de paix global entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement populaire de libération du Soudan (voir notre dépêche du 10 janvier) et plus particulièrement sur le déploiement de la mission des Nations Unies pour soutenir ce processus de paix, a fait savoir le porte-parole.

L'Accord de paix global conclu le 9 janvier dernier à Nairobi au Kenya mettait fin à 21 ans de guerre civile au Soudan - un conflit qui a causé la mort de deux millions de Soudanais et le déplacement de 4 millions de personnes.