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148 Etats Membres pour la commémoration du 60e anniversaire de la libération des camps nazis

148 Etats Membres pour la commémoration du 60e anniversaire de la libération des camps nazis

Pour la première fois dans l'histoire de l'ONU, l'Assemblée générale a décidé de tenir, le lundi 24 janvier 2005, une session commémorative extraordinaire. Il s'agit de la commémoration du 60e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis. Cette décision a été approuvée par 148 des 191 Etats Membres. Elle marque peut-être le début de la commémoration, à l'Assemblée, d'autres événements.

En présence des représentants des pays qui ont pris l'initiative de cette session extraordinaire - Australie, Canada, Etats-Unis, Fédération de Russie, Israël, Nouvelle-Zélande et Union européenne -, le Secrétaire général a souligné aujourd'hui, lors d'une rencontre avec la presse, « l'importance qu'il attache à la commémoration du 60e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis dans une session extraordinaire de l'Assemblée générale ».

Cette commémoration aura, selon lui, « une signification profonde » pour plusieurs raisons. « Premièrement, parce que la fondation de l'Organisation des Nations Unies est une réponse directe à l'Holocauste. Notre Charte a été écrite alors que le monde découvrait l'horreur des camps », a-t-il rappelé.

« Deuxièmement, il est essentiel, pour chacun de nous, de nous souvenir, de réfléchir et de tirer les leçons de ce qui s'est passé il y a 60 ans. Le mal qui a mené à l'extermination de six millions de Juifs dans ces camps menace encore aujourd'hui chacun d'entre nous. Ce n'est pas quelque chose que nous pouvons reléguer à un passé lointain et oublier. Chaque génération doit se tenir sur ses gardes pour s'assurer qu'une telle chose ne se reproduise jamais plus », a-t-il expliqué.

« Troisièmement, cette session devra aussi être vue comme l'expression de nos engagements à édifier une Organisation des Nations Unies qui puisse réagir rapidement et efficacement à un génocide et à d'autres violations graves des droits de l'homme. Bien entendu, cette tâche est loin d'être accomplie », a-t-il reconnu.

De son côté, Jean Ping, Président de l'Assemblée générale, a fait remarquer que « c'était la première fois qu'une session commémorative extraordinaire était organisée à l'Assemblée générale ». « C'est dire l'importance de cette commémoration », a-t-il ajouté.

Le Président de l'Assemblée a par ailleurs expliqué qu'il fallait l'accord d'une majorité des Etats Membres pour décider de la tenue d'une telle session. Mercredi dernier, 148 Etats Membres sur 191 s'y sont déclarés favorables.

Dans un message transmis le 11 janvier dernier par son porte-parole, le Secrétaire général s'était déclaré « satisfait » d'annoncer qu'une majorité d'Etats Membres avait donné son accord à la convocation de cette session extraordinaire.

S'adressant à la presse, au Siège de l'ONU à New York, Tom Lantos, réprésentant démocrate et membre de la Commission des relations internationales au Congrès américain, avait rendu hommage « à la détermination exprimée par le Secrétaire général de tout faire pour réaliser la convocation de cette session » et s'était déclaré « consterné par l'opposition de certains pays arabes à cette session », reflétant, selon lui, un manque de conscience et de perspective historique « difficiles à comprendre dans la communauté internationale » (voir notre dépêche du 11 janvier).

Répondant à la question d'un journaliste qui demandait aujourd'hui si cette commémoration marquerait le début d'autres commémorations comme celle par exemple du génocide arménien, le Secrétaire général a avancé « qu'il serait possible qu'à l'avenir, les Etats Membres commémorent d'autres événements ».

Parallèlement à la session extraordinaire de l'Assemblée générale, deux expositions sont organisées au Siège de l'ONU à new York. « Auschwitz, the depth of the Abyss » est une collection de photographies et de peintures des camps d'Auschwitz et Majdanek. « Afterwards, it's just a part of you », inaugurée hier, montre des photos prises par des groupes de jeunes qui ont visité les camps (voir le communiqué de presse du Service d'information des Nations Unies).