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Les femmes et la paix au Conseil de sécurité

Les femmes et la paix au Conseil de sécurité

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« On ne peut pas reconstruire la paix en excluant la moitié des protagonistes », a rappelé le responsable des opérations de maintien de la paix de l'ONU devant le Conseil de sécurité, réuni aujourd'hui pour un bilan de la mise en œuvre de sa résolution 1325 qui vise à renforcer l'égalité entre hommes et femmes dans l'établissement de la paix et qui demande la protection des femmes et des petites filles dans les conflits armés.

« Un changement net et positif dans la manière dont on conçoit l'incidence des conflits armés sur les femmes », tel est, selon le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, un acquis de la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité 1325, adoptée en 2000 sur les femmes, la paix et la sécurité.

« Il est également désormais admis que l'on ne peut pas reconstruire la paix en excluant la moitié des protagonistes », a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général adjoint devant le Conseil de sécurité, réuni pour un débat public à l'occasion duquel il était saisi du dernier rapport du Secrétaire général sur la question.

Selon le Secrétaire général adjoint, c'est au sein de son Département que les progrès les plus marquants ont été enregistrés, mais aussi dans les institutions humanitaires et de développement, ce qu'il a considéré comme un motif de fierté.

« Tous ces éléments des Nations Unies ne travaillent pas isolément », a-t-il souligné en rendant hommage à des acteurs tels que la Division pour la promotion de la femme ou encore le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l'homme.

A présent, il faut s'atteler à une meilleure coordination de l'action, une meilleure compréhension de la manière dont les commissions vérité et réconciliation répondent aux besoins des femmes ou encore une plus grande représentation des femmes dans les négociations de paix ou dans les missions de maintien de la paix.

Selon lui, la question de la violence fondée sur le sexe, pour atteindre les résultats voulus, ne doit pas être traitée de manière isolée, mais « exige un véritable partenariat entre les hommes et les femmes ».

Par ailleurs, Jean-Marie Guéhenno affirmé que, s'agissant des plaintes contre le personnel du maintien de la paix, « des enquêtes sont systématiquement menées » mais que pour atteindre des résultats plus probants, les Nations Unies doivent travailler main dans la main avec les États Membres.

« En la matière, un seul incident est tout simplement inacceptable », a-t-il souligné, suggérant que le personnel sur le terrain prenne systématiquement connaissance des règles de conduite du Secrétaire général.

Lors d'une conférence de presse à la suite de son exposé devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint a souligné que « sur 17 Missions de maintien de la paix, 10 disposent d'une véritable composante à plein temps de conseillers en matière d'égalité des sexes ».

En termes de recrutement à l'ONU, il n'y avait en juin 2004 aucune femme coordonnatrice aux affaires humanitaires, et l'on compte deux femmes seulement parmi les 27 Représentants spéciaux du Secrétaire général.

Malgré une légère amélioration, on ne compte que 1% de femmes dans les contingents militaires de l'ONU et 5% parmi le personnel de police civile, a encore souligné le Secrétaire général adjoint.

Il a par ailleurs rappelé, comme l'a souligné Louise Arbour, la Haute Commissaire aux droits de l'homme, que les processus de paix et de négociation sont bien plus efficaces lorsque les femmes peuvent y participer et y prendre des responsabilités.