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Une étude de l'UNICEF révèle l'importance du trafic d'enfants au Laos

Une étude de l'UNICEF révèle l'importance du trafic d'enfants au Laos

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En République démocratique populaire lao, qui figure parmi les pays les moins avancés et dont la moitié de la population a moins de 18 ans, le trafic d'enfants est un problème grave, révèle l'agence de l'ONU pour l'enfance dans la première étude nationale sur la question, qui montre que la plupart des victimes sont exploitées dans le travail domestique ou à l'usine ou dans le commerce sexuel.

Alors qu'environ un tiers du trafic mondial des femmes et des enfants touche l'Asie orientale et la sous-région du Mékong, l'étendue du phénomène en République démocratique lao est révélé par la première étude nationale sur la question, publiée par le ministère du Travail et du bien être social de la RDP lao et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), indique un communiqué publié le 26 octobre.

Selon l'agence de l'ONU, l'étude intitulée « Promesses rompues, rêves brisés » révèle l'existence du trafic d'enfants dans les 17 provinces étudiées, et à travers les frontières, notamment avec la Thaïlande.

Issue d'entretiens avec 253 victimes de trafic, leurs familles et des informateurs, l'étude de l'UNICEF montre que 60% des jeunes filles ont entre 12 et 18 ans, et que 35 % d'entre elles finissent dans la prostitution forcée, un proportion importante d'entre elles appartenant à des ethnies non Lao. Les trafiquants sont souvent connus des victimes, issus du même village ou de villages voisins, et se servent de leur familiarité pour les convaincre de quitter leur foyer.

L'étude montre qu'un grand nombre de victimes du trafic sont enfermées chez des particuliers où elles servent aux tâches domestiques et sont l'objet des abus les plus extrêmes et les plus violents.

Selon leur apparence physique, d'autres sont objet d'exploitation sexuelle commerciale et travaillent dans des maisons closes, des bars et des boîtes de nuit.

Enfin, c'est le travail forcé en usine, dans les centres urbains, qui motive le reste du trafic, les victimes travaillant de longues heures sans compensation, indique l'UNICEF.

La RDP lao, un des pays les moins développés au centre d'une région en rapide développement, est particulièrement vulnérable, souligne le communiqué qui souligne que 55% de sa population a moins de 18 ans, que les opportunités d'emploi limitées et que le taux d'alphabétisation est faible. Pour de nombreux jeunes, nourris des chimères d'un style de vie brillant perçu à la télévision, les déplacements à travers la frontière ou dans les centres urbains paraissent être les seuls moyens d'améliorer leur condition, explique l'UNICEF.

« Le trafic d'enfant est un crime qui viole les droits fondamentaux des enfants les plus vulnérables », déclare la représentante par intérim de l'UNICEF en République démocratique populaire lao, qui se déclare encouragée par les efforts du Gouvernement sur cette question et notamment par l'adoption récente par l'Assemblée nationale d'une nouvelle loi sur le développement et la protection des femmes, qui comprend un chapitre sur le trafic.

Le Gouvernement lance par ailleurs de nouvelles initiatives en collaboration avec des partenaires et l'UNICEF, pour apporter un soutien psychologique aux victimes, dans le domaine de l'application de la Convention sur le droit des enfants et pour retrouver les familles, pour maintenir un réseau communautaire de protection et enfin dans la lutte contre les drogues et le VIH/sida, souligne le communiqué de l'UNICEF.