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La situation des migrants continue de se détériorer, selon un expert de l'ONU

La situation des migrants continue de se détériorer, selon un expert de l'ONU

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A l'heure où la mondialisation remet en question les politiques migratoires des pays d'accueil, axées sur la sécurité intérieure et les intérêts économiques, les migrants, victimes le plus souvent de pratiques discriminatoires, xénophobes et racistes, sont soumis à diverses formes d'exploitation, constate la Rapporteuse spéciale sur le droit des migrants.

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« La situation des droits de l'homme des migrants, en particulier des migrants clandestins, ne cesse de se détériorer », indique la Rapporteuse spéciale sur les droits des migrants, Gabriela Rodriguez Pizarro, qui vient de présenter son sixième rapport à la Commission des droits de l'homme .

« Les migrants sont le plus souvent victimes de mauvais traitements qui prennent la forme de « pratiques discriminatoires, xénophobes et racistes », de « détentions administratives » hors du cadre protecteur de la justice chez les migrants clandestins et de « diverses formes d'exploitation sur le lieu de travail » explique-t-elle dans son rapport.

Dans le même temps, Gabriela Rodriguez Pizarro observe « un accroissement des pressions migratoires » et « une aggravation de certains problèmes tels que le trafic illicite de migrants ».

L'aggravation générale de la situation des migrants contraste avec « le peu d'importance accordé, dans les débats sur les politiques migratoires, aux droits de l'homme de ce groupe vulnérable » souligne la Rapporteuse spéciale.

Gabriela Rodriguez Pizarro estime par ailleurs que « les modes traditionnels de gestion des flux migratoires ne sont plus de mise en cette période de mondialisation ». « Jusqu'à présent, la maîtrise des flux migratoires était fondée sur la logique de l'État-nation mais l'extraordinaire convergence de la mondialisation et des migrations internationales remet en question les politiques migratoires axées sur la sécurité intérieure et certains intérêts économiques » explique-t-elle.

Le rapport rappelle que « tant que les disparités en matière de développement persisteront, les courants migratoires continueront de se diriger vers les pays riches et vers les pays en développement ».

Dans ses recommandations, la Rapporteuse propose notamment de « renforcer la gestion des migrations conformément aux droits de l'homme et de la fonder sur la responsabilité partagée des États vis-à-vis des migrants ».

Elle demande aussi aux États membres d'adopter des instruments juridiques en matière d'immigration et d'asile qui donnent « une place centrale aux droits des personnes ». « La gestion des flux migratoires ne devrait pas se borner à défendre les intérêts économiques des États » souligne-t-elle.

Le rapport demande par ailleurs aux Etats membres d'envisager de ratifier la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille ainsi que la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, le Protocole contre le trafic illicité de migrants par terre, air, mer et le Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier les femmes et les enfants.

En ce qui concerne la régularisation de la situation des immigrés en situation irrégulière, le rapport demande à ce qu'elle soit « régie par le strict respect des droits fondamentaux des intéressés afin d'écarter le risque que ces derniers ne soient exploités si elle était laissée au soin des employeurs ».