L'actualité mondiale Un regard humain

Kofi Annan sur l'Iraq : les élections sont sur la bonne voie « si l'environnement tient »

Kofi Annan sur l'Iraq : les élections sont sur la bonne voie « si l'environnement tient »

Kofi Annan et Tony Blair (archives)
En visite à Londres, Kofi Annan a abordé avec le Premier Ministre Tony Blair et le ministre des Affaires étrangères la situation au Soudan et en Iraq à propos duquel il a déclaré que si « l'environnement tenait », tout était en bonne voie pour que les élections aient lieu en janvier, ajoutant cependant que c'étaient les mêmes pays qui le poussaient à envoyer des équipes civiles de l'ONU dans le pays qui, eux-mêmes, n'étaient pas prêts à envoyer des troupes pour les protéger.

« Le Royaume-Uni est un ferme supporter de la réforme destinée à renforcer l'ONU [...] et nous attendons avec impatience les recommandations du Panel de haut niveau à cet égard », a déclaré le ministre des Affaires étrangères britannique, Jack Straw, lors d'une conférence donnée aujourd'hui à Londres en compagnie du Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan.

Le ministre a également fait l'éloge de l'action de l'ONU en Afghanistan à laquelle, a-t-il dit, revient une part importante du mérite du déroulement généralement satisfaisant des dernières élections.

Sur le Darfour, « malgré les progrès », le Représentant spécial spécial, Jan Pronk « ayant clairement indiqué que la situation n'était toujours pas satisfaisante au plan de la sécurité, nous avons discuté de cela, « des nouvelles actions qui pouvaient être entreprises et de l'aide que nous serions en mesure d'apporter à l'Union africaine, à la fois bilatéralement et avec l'Union européenne », a ajouté Jack Straw.

Le ministre a souligné l'importance de l'aide apportée par le Royaume-Uni. « Nous sommes le pays donateur qui a apporté la plus forte contribution en espèces et nous sommes prêts à faire encore beaucoup plus en termes d'aide », a-t-il déclaré, ajoutant : « Soyons clair, ce n'est pas une crise humanitaire que ni nous ni le monde ne sommes prêts d'oublier », a-t-il ajouté.

Prenant à son tour la parole dans le cadre de cette série de visites officielles qui l'a conduit de Chine en Irlande et depuis hier à Londres, Kofi Annan a exprimé sa satisfaction à l'égard de la déclaration qui venait d'être faite par le ministre sur les efforts faits par « l'Union européenne et d'autres gouvernements pour aider l'Union africaine à envoyer des troupes au Darfour ».

« Il est absolument nécessaire que ces troupes soient disponibles aussi rapidement que possible », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il était par ailleurs satisfait que « le Gouvernement du Soudan soit d'accord pour coopérer et travailler avec elles. »

Interrogé sur le redéploiement des troupes britanniques en Iraq, le Secrétaire général a fait observer qu'il s'agissait d'une décision que seuls pouvaient prendre les gouvernements concernés. En revanche, a-t-il ajouté, « ce qui nous intéresse c'est d'assister au succès des efforts déployés pour sécuriser l'environnement, ce qui nous permettrait de réaliser toutes les choses essentielles permettant aux Iraquiens d'aller de l'avant. »

« Sans environnement sûr, aucune réelle reconstruction n'est possible », a-t-il prévenu. Pas plus que « nous ne pouvons avoir le genre d'élections sans problèmes majeurs du type de celles dont nous parlions à propos de l'Afghanistan » et que « nous voudrions voir se dérouler en Iraq en janvier. »

Il a toutefois ajouté que l'ONU avait une équipe en Iraq qui travaillait avec l'équipe électorale [iraquienne] à l'organisation des élections, que « pour le moment », tout « était en bonne voie » et que « si tout allait bien, si tout le monde faisait ce qu'il était supposé faire et si l'environnement tenait, nous devrions être mesure d'avoir des élections » comme prévu.

Plus tard dans la journée, lors d'une brève entrevue avec la presse en compagnie du Premier Ministre Tony Blair, Kofi Annan s'est dit d'accord avec ce dernier sur le fait que la tenue des élections et la stabilisation de l'Iraq seraient dans l'intérêt des Iraquiens et du Royaume-Uni.

« J'irais même plus loin », a-t-il poursuivi. Ce « serait l'intérêt de la communauté internationale toute entière. »

Au membre de la presse qui lui a demandé s'il était déçu qu'il n'y ait pas eu plus de pays qui aient envoyé des troupes en Iraq, le Secrétaire général a fait observer que « plus il y avait de pays participants à ces opérations, plus cela envoyait un message fort indiquant que la communauté dans son ensemble était impliquée et d'accord sur le projet. »

Il a toutefois fait observer que, même en ce qui concernait la levée d'une brigade de protection des civils de l'ONU en Iraq, les résultats avaient été décevants.

« Ce sont les mêmes gouvernements qui me demandent d'envoyer du personnel civil en Iraq qui n'enverront aucunes troupes pour les protéger », a-t-il conclu.

Auparavant, le Secrétaire général avait rencontré quelque 17 dirigeants d'organisations non gouvernementales qui lui ont demandé ce qu'elles pouvaient faire pour l'aider à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a indiqué par ailleurs la porte-parole de l'ONU à New York, Marie Okabe.

Il s'est ensuite rendu à Buckingham Palace pour une audience avec la reine d'Angleterre. En début d'après-midi, Kofi Annan a prononcé une allocution devant le Parlement britannique qui lui a donné l'occasion d'exposer ce qu'il était nécessaire de mettre en place pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.