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Assemblée générale : le chef d'Etat sud-africain dénonce l'accaparement du pouvoir

Assemblée générale : le chef d'Etat sud-africain dénonce l'accaparement du pouvoir

Le Président sud-africain Mbeki
Peut-être est-il temps d'édifier cette société où le droit donnerait le pouvoir et non l'inverse, a suggéré le président de l'Afrique du Sud dans une allocution-plaidoyer en faveur des milliards des pauvres qui n'ont avec les puissants que l'humanité en partage.

« La société humaine contemporaine est caractérisée par un déséquilibre choquant et bien ancré dans la répartition des pouvoirs », a déclaré le président de l'Afrique du Sud, Thabo Mbeki au cours de cette seconde journée du débat de haut niveau à l'Assemblée générale.

« Certains d'entre nous peuvent penser que des débuts prometteurs s'amorcent et qu'il est trop tôt pour décider de notre échec mais je suis certain que si nous disons à ceux affectés par la violence et la guerre que la création d'une paix juste et durable est en route, ils ne nous croiront pas », a-t-il ajouté.

Le président sud-africain s'est dit également convaincu que l'endroit où l'on se situe par rapport à l'équation politique affecte de façon radicale les différentes opinions sur ce qui constituent les menaces et les défis les plus graves pour l'humanité.

« Pour les puissants, il s'agit du terrorisme et de la guerre », a-t-il fait observer. « Les pauvres et les démunis, eux, tomberont tous d'accord pour désigner la pauvreté, l'indigence et le sous-développement. »

La différence, a-t-il ajouté, c'est que ces milliards, cette écrasante majorité qui partage la même humanité n'auront pas la possibilité de persuader « cette Organisation, ironiquement décrite dans la Déclaration du Millénaire comme la plus universelle et la plus représentative organisation du monde » de traduire leurs conclusions en injonctions contraignantes.

Parallèlement, les riches et les puissants qui se sentent à juste titre mortellement menaçé par le fanatisme de terroristes enragés ont la possibilité de déterminer pour l'ensemble de l'humanité ce qu'elle décide être la menace principale à laquelle celle-ci est confrontéee.

Alors, a conclu Thabo Mbeki, « peut-être est-il temps comme nous l'a dit un Israélien en visite à Prétoria que les pauvres et sans pouvoir sortent de leurs chaises roulantes et commencent à marcher sans aide. Peut-être cela contribuera-t-il à édifier cet ordre social évoqué par Hammurabi et Kofi Annan, selon lequel le droit confère le pouvoir et non l'inverse. »