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Cent-dix pays souscrivent aux mécanismes innovants de financement

Cent-dix pays souscrivent aux mécanismes innovants de financement

Au cours de la conférence de presse qui a suivi le sommet de haut niveau sur le financement du développement, les quatre pays initiateurs du rapport sur les « mécanismes innovants de financement », le Brésil, le Chili, l'Espagne et la France, sont tombés d'accord pour dire qu'avec la signature de leurs propositions de lutte contre la faim et la pauvreté par 110 Etats, un nouvel espoir s'était fait jour aujourd'hui à l'ONU.

Les dirigeants des quatre pays – le Brésil, la France, le Chili et l'Espagne – qui présentaient aujourd'hui, un rapport sur « les mécanismes innovants de financement » pour lutter conte la faim et la pauvreté lors d'un Sommet organisé à l'initiative du Président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, ont tiré le bilan de la réunion lors de la Conférence qui a suivi.

« Je n'ai pas une grande expérience en matière de réunions à l'ONU mais, en prenant simplement en compte le nombre de présidents et de chefs d'Etat que j'ai vus aujourd'hui, je crois que la question de la faim est devenu une fois pour toutes un problème politique et qu'à partir de là, il sera discuté de façon beaucoup plus intense par ceux qui étaient là et ceux qui n'y étaient pas », a déclaré le président brésilien qui a ajouté que « la lutte contre la pauvereté avait atteint de nouveaux niveaux. »

« Il ne s'agit plus de répéter les anciens pratiques selon lesquelles les pays pauvres demandaient aux pays riches et ces derniers disséminaient leur aide », a-t-il ajouté. « Désormais chaque citoyen ou même chaque travailleur d'un pays riche voudra savoir ce qu'il advient de son argent et s'il va être investi dans le développement et la croissance »

Pour le président du Brésil, il importe également que « les pays pauvres remplissent leur rôle de façon à gagner une autorité politique, qu'il s'agisse de politiques commerciales ou de politiques de financement de la pauvreté. »

Quant au président de la France, Jacques Chirac, il a jugé l'événement « sans précédent », soulignant que les propositions contenues dans la déclaration finale avaient été signées par 110 pays. « C'est tout à fait extraordinaire », a-t-il répété, ajoutant que la preuve était faite qu'il était « inévitable de recourir à des ressourcecs autres que l'APD. »

« Nous ne pouvons pas contrecarrer un mouvement tel que celui auquel nous assistons dans l'opinion publique », a-t-il ajouté, faisant en outre remarquer que les dirigeants des pays mais aussi les institutions financières internatiales avaient indiqué que « les propositions étaient techniquement réalistes et politiquement souhaitables. »

« Nous nous sommes engagés dans une nouvelle phase de solidarité en réaffirmant notre solidarité dans la lutte contre la pauvreté dans le monde et de cela, je suis satisfait », a-t-il conclu.

Pour le président du Chili, Ricardo LAGOS ESCOBAR, l'important est d'avoir désormais un document technique prévoyant huit mesures spécifiques qui peuvent se traduire en actes. Il a fait remarquer que désormais également ceux qui avaient signé ce document allaient devoir montrer quelles étaient les avancées réalisées au regard de mesures qui « d'une part reflètent notre débat mais offrent également un menu d'options qui permettent d'avancer. »

Lui aussi a mis l'accent sur le fait que les les instances financières internationales s'étaient déclarées prêtes à mettre ces mesures en ?uvre. « Il est sûr que nous faisons face à de nouveaux défis dans la mesure où dans les 12 mois qui viennent, ces mesures devront être dans une certaine mesure appliquées. » Il a jugé de toute première importance que les réflections de la journée soient soumises à la prochain réunione du G8 et débattues avec le Royaume-Uni de façon à coordonner un ensemble de tâches à réaliser.

« L'initiative du président Lula donne matière à un nouvel optimisme », a conclu le président Lagos.

Le président du Gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero a fait observer que « depuis de nombreuses années, des organisations un peu partout dans le monde, des organisations non gouvernementales (ONG) en particulier qui rassemblaient un grand nombre de jeunes, se sont mis au travail pour combattre la faim et la pauvreté et que beaucoup de simples citoyens avaient donné beaucoup plus que 0,7% de leurs revenus, ce qui était l'objectif fixé aux pays riches. »

« Aujourd'hui à New York, grâce au président Lula, est né un nouveau climat de mobilisation. On a entendu : cela suffit, il faut en finir avec la faim, avec la pauvreté, avec l'indifférence. De nouveaux espoirs se sont faits jour. Il a été question pour la première fois d'impôts mondiaux sur certaines transactions », déclaré le dirigeant espagnol.

Il a également souligné qu' un appel avait été clairement lancé à l'Assemblée générale et que les quatre gouvernements initiateurs étaient épaulés par de nombreux autres pays.

« Ce n'est pas une fin mais le début d'une mobilisation encore plus large contre la pauvreté », a-t-il ajouté insistant sur le fait que « le président Lula a été l'âme de cet événement majeur auquel nous avons assisté aujourd'hui à l'ONU.

Ce dernier a brièvement repris la parole pour faire remarquer que les présidents de la Banque mondiale et du FMI (Fonds monétaire international) étaient présents, que le Saint-Siège était représenté mais aussi les syndicats, le secteur privé et des ONG. « Il nous a fallu un peu de volonté politique et beaucoup de travail mais nous avons aujourd'hui un peu plus d'espoir de voir se réaliser les Objectifs du Millénaire », a-t-il ajouté.