L'actualité mondiale Un regard humain

Le Représentant du Soudan juge équilibré le rapport du Secrétaire général sur le Darfour

Le Représentant du Soudan juge équilibré le rapport du Secrétaire général sur le Darfour

media:entermedia_image:e22b9cde-e912-417b-8809-f90a7121644e
Le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre des accords ONU/Soudan est un document équilibré, a déclaré aujourd'hui à la presse l'ambassadeur du Soudan qui a ajouté que le mécanisme de contrôle de l'Union africaine ne posait aucun problème à son gouvernement à condition qu'il reste un mécanisme neutre et n'intervienne pas dans le désarmement des milices.

Interrogé par la presse à sa sortie du Conseil de Sécurité aujourd'hui, le Représentant permanent du Soudan, Elfatih Mohamed Ahmed Erwa, a jugé équilibré, « si on voulait bien en faire une lecture objective », le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 1556 réclamant des progrès vérifiables sous 30 jours dans la mise en œuvre des accords ONU/Soudan.

Le diplomate soudanais s'exprimait sur un rapport qui a été remis aux membres du Conseil mais qui n'a pas pour l'instant été rendu public et doit être présenté demain devant le Conseil de sécurité par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, Jan Pronk.

« Il est possible que nous n'ayons pas été en mesure de remplir certaines parties du Plan d'action en raison de circonstances liées à l'environnement dans le domaine de la sécurité », a déclaré l'ambassadeur Erwa qui a toutefois « fait valoir qu'il n'était pas possible de dire que peu de choses avaient été accomplies sans préciser quand et où » et a répété que, si l'on considérait le rapport dans sa totalité, il s'agissait d'un document équilibré.

« Beaucoup de choses ont été réalisées, a-t-il affirmé, que ce soit dans le domaine humanitaire et même dans le domaine de la sécurité dans la mesure où, dans les zones identifiées dans le Plan d'action [document établissant les mesures à réaliser et les délais pour ce faire] comme devant être sécurisées en priorité, « cela avait été fait à 90%. »

Bien entendu, a-t-il ajouté, s'il s'agit de désarmer les milices, « cela ne se fait pas en trois semaines. Cela dépend aussi de ce qui se passe au niveau des pourparlers » [politiques en cours à Abuja].

Interrogé sur ce qu'il pensait d'un accroissement des troupes internationales, le Représentant permanent du Soudan a dit que, s'il s'agissait des troupes de l'Union africaine, celles-ci faisaient partie du mécanisme de contrôle du cessez-le-feu qu'il a qualifié de mécanisme neutre.

Il a affirmé que « le contrôle [...] du cessez-le-feu ne lui posait aucun problème et que, si les observateurs avaient besoin de la protection de troupes supplémentaires, cela ne posait pas non plus de problème mais qu'en revanche, un changement de mandat en poserait. »

Il a développé son idée en indiquant que si ces troupes étaient impliquées notamment dans le désarmement des groupes armés, «cela pouvait générer de l'hostilité. »

« Ce sont des questions qui sont encore en cours de discussions. Il y a aussi beaucoup de problèmes tribaux. Si on les force à désarmer, cela peut être mal perçu et compliquer la situation. C'est pour cela que nous pensons que le mécanisme de contrôle [...] est le mandat neutre approprié. »

En réponse à une autre question, il a affirmé que ce n'était pas le mécanisme de contrôle qui allait régler le problème du Darfour mais les pourparlers en cours à Abuja au Nigeria.

Interrogé hier par la presse sur la question soudanaise, après avoir effectué une déclaration présidentielle sur les attentats en Israël, l'ambassadeur russe Andrey Denisov, qui présidait alors le Conseil de sécurité, s'était exprimé « au plan national » et avait indiqué que la position de son pays à l'égard d'éventuelles sanctions décidées par le Conseil de sécurité à l'encontre du Soudan n'avait pas varié et qu'il ne les jugeait toujours pas opportunes.

« La situation du Darfour au Soudan est loin d'être satisfaisante mais nous assistons à des changements, certes extrêmement lents, mais malgré tout la tendance est positive ou tout au moins nous voyons que le Gouvernement est en train de faire quelque chose pour apaiser la situation », avait-il déclaré.

Il avait fait observer qu'il s'agissait d'une « tragédie à très grande échelle » et que « la tragique réalité était que les souffrances des gens ne pourraient pas cesser du jour au lendemain en raison de l'échelle du conflit ».

« La question est de savoir si la tendance est positive ou pas, s'il y a des signes d'amélioration ou pas, si la situation va de mal en pis ou pas. Dans ce cas particulier, s'exprimant au nom de mon pays et selon les informations que nous recevons du terrain, nous pensons qu'il y a des signes de changement », avait poursuivi l'ambassadeur, ajoutant que « dans ce cas, les sanctions n'avaient pas de raisons d'être. »

« La menace des sanctions est un outil parfois plus efficace que les sanctions elles-mêmes », avait-il fait valoir, ajoutant cependant que « si nous parvenons à des conclusions négatives au cours de la réunion prévue, nous pouvons prendre toutes sortes de décisions. »

Toutefois, il avait conclu sur cette question en indiquant qu'il ne s'attendait pas à des changements radicaux.image

Vidéo de la conférence de presse [52mins]