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Myanmar : la Conférence nationale ne répond pas aux résolutions de l'Assemblée générale

Myanmar : la Conférence nationale ne répond pas aux résolutions de l'Assemblée générale

Kofi Annan
Le Secrétaire général s'est donné le temps de la réflexion. Un mois après que la Conférence nationale réunie par le parti au pouvoir au Myanmar a ajourné ses travaux, Kofi Annan conclut que celui-ci n'a pas répondu aux résolutions successives de l'Assemblée générale de l'ONU et affirme que tant que les vues du parti pour la démocratie conduit par Aung San Suu Kyi, dont il continue de demander la remise en liberté, ne seront pas prises en compte, ces travaux ne seront pas crédibles.

Un mois après l'ajournement de la Convention nationale au Myanmar, le 9 juillet, le Secrétaire général estime qu'il est maintenant approprié de formuler des commentaires sur le processus en cours et de décrire ce qu'en attendent les Nations Unies, a indiqué le porte-parole Stéphane Dujarric aujourd'hui donnant lecture, au cours du point quotidien avec la presse d'une déclaration du Secrétaire général.

Même s'il reconnaît que le Myanmar fait face à des défis multiples et complexes dans sa transition vers la démocratie et sa recherche pour la réconciliation nationale et que ce sont là les raisons pour lesquelles « il a accueilli avec prudence l'annonce faite en août 2003 par le Gouvernement de sa feuille de route en sept étapes et a reconnu le rôle potentiel que la Conférence nationale pouvait jouer dans le cadre de ce processus », il n'en estime pas moins que la Conférence nationale, à l'heure actuelle, n'adhère pas aux recommandations faites par plusieurs résolutions successives de l'Assemblée générale.

« A moins que les vues de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) ne soient prises en compte et examinées et jusqu'à ce qu'elles le soient, les travaux de la Convention nationale et le processus de la feuille de route seront incomplets, manqueront de crédibilité et ne seront donc pas en mesure de gagner le plein soutien de la communauté internationale, y compris des pays de la région », fait valoir Kofi Annan dans ce texte.

Comme première étape vers la démocratisation et la réconciliation nationale, le Secrétaire général lance un appel au Comité national pour la paix et le développement pour qu'il fasse pleinement usage de l'ajournement de la Convention nationale en libérant immédiatement Aung San Suu Kyi et en engageant un dialogue de fond avec la Ligue nationale pour la démocratie et d'autres partis politiques sur la manière dont ils peuvent travailler ensemble pour les intérêts du peuple du Myanmar.

Il est également essentiel de parvenir à un accord acceptable pour tous avec les groupes ethniques en faveur du cessez-le-feu, poursuit le Secrétaire général qui demande également au Conseil national pour la paix et le développement de permettre à son Envoyé spécial de retourner au Myanmar le plus tôt possible pour poursuivre ses efforts de facilitation.

Le Secrétaire général attend des pays de la région, y compris les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), de jouer un rôle de chef de file en recommandant au Conseil national d'accélérer le processus de démocratisation et de réconciliation nationale.

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