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Soudan : le Plan d'action rendu public aujourd'hui à l'ONU

Soudan : le Plan d'action rendu public aujourd'hui à l'ONU

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Le Plan d'action conçu dans le cadre de l'application de l'accord ONU/Soudan, transmis sous forme de document officiel de l'ONU aujourd'hui par la délégation soudanaise au Président du Conseil de sécurité, stipule que le Gouvernement du Soudan doit identifier et désigner les milices sur lesquelles il a une emprise et les sommer de déposer les armes.

« Le Gouvernement soudanais identifiera et désignera les milices sur lesquelles il a une emprise et les sommera de mettre immédiatement fin à leurs activités et de déposer les armes », stipule le Plan d'action signé le 5 août dernier par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, Jan Pronk, et le Ministre des Affaires étrangères soudanais, Mustafa Osman Ismail, et rendu public aujourd'hui.

Il précise que « ces armes pourront par la suite être récupérées dans le cadre d'un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion, qui inclura le désarmement des rebelles et autres milices armées ».

Le Plan, comme l'a souvent répété Jan Pronk, prévoit la sécurisation de zones sélectionnées par le Gouvernement comme étant susceptibles de faire l'objet de mesures spécifiques dans les 30 jours impartis par le Conseil de sécurité. Il peut s'agir, précise le texte, « de camps de personnes déplacées existants ou de zones entourant des villes ou villages à forte densité de population locale. »

Le Gouvernement soudanais « assurera ensuite la sécurité des trajets vers et entre ces zones », indique le Plan d'action qui stipule que ce seront les forces de police soudanaises qui s'acquitteront de ces tâches, « afin d'entretenir le climat de confiance créé grâce au redéploiement des forces armées du Gouvernement. »

« Cette mesure permettra également aux populations de s'installer dans les zones concernées et de s'y livrer à des activités essentielles à leur survie, telles que l'utilisation des points d'eau et des sources d'alimentation, l'élevage et l'agriculture », est-il également prévu, de même que les moyens utilisés pour cela, à savoir l'instauration d'une défense statique autour des villes et des camps, l'installation de points de contrôle sur les trajets pertinents et l'escorte des convois.

Autre disposition majeure du plan, « toutes les opérations militaires offensives menées par les forces armées du Gouvernement soudanais dans les zones qu'il est proposé de sécuriser, y compris toute action offensive menée contre les groupes rebelles, cesseront immédiatement. »

« Les forces armées du Gouvernement feront également preuve de retenue, s'abstenant de prendre des mesures de rétorsion à l'encontre des rebelles en raison de leurs actes, nonobstant leur droit à l'autodéfense », est-il indiqué dans le même article qui ajoute que « l'armée sera ensuite redéployée de telle sorte qu'elle ne sera pas en contact direct avec les camps et les civils », cela « afin de démontrer une volonté politique de contribuer au rétablissement de la confiance parmi la population locale. »

Il est prévu également que « conformément aux dispositions de l'accord de cessez-le-feu, le Gouvernement soudanais sommera les groupes rebelles parties aux pourparlers de paix sur le Darfour de mettre immédiatement fin aux opérations militaires offensives dans les zones qu'il est proposé de sécuriser. »

Le Gouvernement, ajoute le Plan, « attend de l'Union africaine et des autres partenaires internationaux qu'ils fassent pression sur les groupes rebelles pour qu'ils respectent strictement le cessez-le-feu et qu'ils déposent les armes », lesquelles « pourront par la suite être récupérées dans le cadre d'un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion. »

Il prévoit également que le Gouvernement soudanais signera un accord avec l'Organisation internationale des migrations pour surveiller et faciliter le retour volontaire dans leurs foyers des personnes déplacées et indique que le Gouvernement soudanais confirme sa politique du retour non forcé.

Il faut sans doute voir dans la réunion, hier et avant-hier à Khartoum, d'une conférence sur l'administration locale des trois régions du Darfour, une application de l'article 10 du Plan qui prévoit l'organisation par les autorités soudanaises d'une conférence « au cours de laquelle elles demandent aux dirigeants locaux de l'aider à rétablir la confiance et d'assumer davantage de responsabilités dans les domaines de la sécurité, de l'administration et du règlement des litiges. »

Le Plan prévoit enfin que le Gouvernement soudanais invite la Commission de cessez-le-feu à contrôler le respect des engagements susmentionnés et à faire rapport sur la question et qu'il « sollicite, par l'entremise de l'ONU, les ressources financières et logistiques nécessaires pour lui permettre d'appliquer les mesures susmentionnées dans le délai fixé dans la résolution 1556 (2004) du Conseil de sécurité. »

« Si ce texte était mis en application », avait déclaré Jan Pronk, une fois l'accord sur ce Plan conclu, « j'ai grand espoir que le Conseil de sécurité parviendra à la conclusion que des progrès substantiels auront été réalisés et qu'il ne sera pas nécessaire de prendre des mesures supplémentaires. »

- Dossier Soudan du site de l'ONU