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Afghanistan : le HCR alerte sur les risques de pénurie en eau

Afghanistan : le HCR alerte sur les risques de pénurie en eau

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Les réfugiés afghans qui retournent dans leurs foyers après quatre années de guerre recherchent non seulement la paix et des emplois, mais également une ressource de plus en plus rare en Afghanistan : l'eau, souligne l'agence de l'ONU pour les réfugiés.

Le dernier rapport pour le mois de juin du Système d'alerte rapide sur les risques de famine est pessimiste en ce qui concerne l'Afghanistan. « De faibles précipitations et la fonte précoce des neiges en montagne à cause de températures élevées pour la saison risquent de causer des pénuries en eau potable et d'irrigation, dans de nombreuses régions du pays », prévient le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué paru aujourd'hui.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés a alloué plus de 15 millions de dollars aux projets d'approvisionnement en eau en Afghanistan, depuis le lancement de son programme d'assistance aux réfugiés en 2002.

Près de 3 millions d'entre eux sont revenus d'Iran et du Pakistan, sans compter l'aide apportée à près de 440 000 afghans déplacés à l'intérieur de leur pays, précise le communiqué.

« Au début de cette année, le HCR avait installé plus de 6000 points d'eau potable et contribue à la réhabilitation de nombreux points d'eau endommagés par des années de guerre. Mais des années de sécheresse, et le retour d'une population plus nombreuse dans la région, a aggravé le problème », indique l'agence de l'ONU, qui précise que des puits creusés il y a seulement deux ans doivent être creusés plus profondément.

«Autrefois, nous faisions pousser du blé grâce aux pluies, mais maintenant, avec la sécheresse, c'est impossible. Les familles qui ont des terres ne peuvent rien faire pousser si elles n'ont pas de puits profonds », déclare Seragha, qui est revenu dans son village de Baghalam après huit années passées en Iran et tire maintenant l'eau potable d'un puit installé par le HCR, indique le communiqué.

« Dans la capitale, les habitants creusent des puits dans le lit de la rivière Kaboul. Dans la plaine Shomali, qui s'étend au nord de Kaboul et nourrissait autrefois la ville, les réserves d'eau baissent et l'ancien réseau de Karez, les canaux souterrains de distribution d'eau, a été délibérément détruit par les Talibans».

Ces derniers ont soufferts d'années de négligences, et de l'entreprise de destruction des Talibans qui souhaitaient dépeupler une région âprement disputée et bloquer les voies potentielles d'infiltration, informe le HCR.

La population, qui a fait face récemment à des inondations dévastatrices, doit maintenant s'atteler à reconstruire des digues le long des rivières pour prévenir les débordements, tout en réhabilitant les anciens réseaux de « Karez », qui permettaient de recueillir l'eau à l'abri de l'évaporation.