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Soudan : des chefs de communautés battus pour avoir parlé à des étrangers

Soudan : des chefs de communautés battus pour avoir parlé à des étrangers

Kofi Annan au camp de réfugiés de Zam Zam
Dans une déclaration publiée aujourd'hui, le Secrétaire général se dit bouleversé par les mauvais traitements que continuent de subir les personnes déplacées au Darfour, notamment dans le camp de Zam Zam qu'il a lui-même visité le 30 juin et où des chefs de communauté ont été battus pour avoir parlé à des visiteurs étrangers.

Le Secrétaire général est gravement préoccupé par les informations indiquant que l'intimidation, les menaces et les attaques menées contres les personnes déplacées au Darfour, est-il indiqué aujourd'hui dans un texte communiqué par le bureau de son porte-parole.

Le Secrétaire général de l'ONU s'y déclare également bouleversé par les informations faisant état de viols par les milices Djanjawids au Darfour Ouest (carte des réfugiés au Darfour) et de harcèlements graves commis par le personnel gouvernemental de sécurité dans plusieurs camps du Nord-Darfour dont celui de Zam Zam que le Secrétaire général a lui-même visité le 30 juin (carte).

Le personnel de sécurité du Gouvernement a menacé des personnes déplacées à l'intérieur du territoire qui avaient parlé à des visiteurs étrangers, les ont arrêtées et ont battu plusieurs chefs de communautés, précise ce communiqué.

La porte-parole de l'ONU à New York, Marie Okabe, a confirmé que le personnel humanitaire présent sur le terrain continuait de faire parvenir des informations inquiétantes à propos du harcèlement, des manœuvres d'intimidation et des mauvais traitements auxquels sont soumises les personnes déplacées de la part du personnel de sécurité mis en place par le Gouvernement du Soudan.

Hier, a-t-elle indiqué, l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) a engagé une campagne de promotion de l'hygiène mais les personnes déplacés et les chefs de communautés ont refusé d'y participer en raison, ont-ils dit, des menaces dont ils avaient été l'objet la nuit précédente. Ils ont ajouté qu'ils auraient pris part à l'opération si les fonctionnaires du Gouvernement n'avaient pas été présents.

Les menaces du Gouvernement du Soudan pour forcer les personnes déplacées à retourner dans leurs villages sont d'autant plus inquiétantes qu'aucune aide ne pourra être apportée à plusieurs de ces villages en raison de la saison des pluies, cela dans l'hypothèse où elles accepteraient de rentrer chez elles, ce qui n'est pas le cas, a également indiqué Marie Okabe.

Elle a ajouté que la fin de la saison des pluies ne rendrait pas forcément tous les secteurs du Darfour accessibles à l'aide humanitaire, les routes pouvant rester glissantes et bourbeuses jusqu'à la fin novembre.

Cette aide n'en sera pas moins nécessaire en 2005 dans la mesure où la crise actuelle a empêché de procéder aux plantations cette année, a-t-elle précisé.

- Dossier Soudan du site de l'ONU

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