L'actualité mondiale Un regard humain

Kofi Annan est d'avis de garder la résolution sur le Soudan en réserve telle une épée de Damoclès sur la tête des autorités

Kofi Annan est d'avis de garder la résolution sur le Soudan en réserve telle une épée de Damoclès sur la tête des autorités

Kofi Annan
Mieux vaut en rester au stade de la menace que d'abattre d'emblée son as, a déclaré le Secrétaire général de l'ONU dans l'avion le conduisant au Kenya à propos de la résolution envisagée sur le Soudan.

Revenant sur la question soudanaise pour le compte des journalistes qui se trouvaient à bord de l'avion le conduisant à Nairobi, la capitale kenyane, Kofi Annan a énuméré les avancées réalisées via l'accord conclu entre l'ONU et le Gouvernement du Soudan. Il a cité en premier lieu le fait que le Gouvernement du Soudan ait accepté un accord public. En second lieu, il a évoqué le mécanisme de contrôle qui réunira le Représentant spécial pour le Soudan, Jan Pronk, le Ministre des affaires étrangères soudanaises et un représentant de l'Union africaine, rappelant que ce système de contrôle produira un rapport deux fois par mois, que le Conseil de sécurité « devrait surveiller très, très attentivement de façon à prendre de nouvelles mesures » si le Gouvernement du Soudan n'obtenait pas les résultats escomptés.

Interrogé sur l'efficacité de l'avertissement sur les autorités de Khartoum, le Secrétaire général a répondu que « l'avertissement les inquiétait jusqu'à un certain point » mais que dans un autre domaine, « leur grand espoir était que si elles concluaient la paix, elles seraient submergées par les investissements, l'allègement de la dette et l'aide économique. »

« C'est un pays qui a découvert du pétrole et qui voudrait l'exploiter et se développer. Ils raisonnent en termes de dividendes de la paix et s'ils ne calment pas la situation au Darfour et réalisent une paix globale, comme je le leur ai dit, personne n'investit dans de mauvais quartiers », a poursuivi Kofi Annan.

Quant à la résolution en préparation sur la question du Soudan, le Secrétaire général a indiqué qu'il était en faveur de la mettre en attente. « Je pense qu'il serait avisé de la garder en suspens au-dessus de leur tête. Dans certaines situations, il est mieux de menacer que d'abattre son as », a-t-il déclaré, ajoutant que les membres du Conseil devraient se féliciter des engagements pris et répéter aux autorités soudanaises qu'ils veulent un résultat à l00% de leurs engagements et qu'ils sont prêts à prendre des mesures si elles ne tiennent pas leurs promesses.

Arrivé à Nairobi ce matin, le Secrétaire général a rencontré les négociateurs kenyans impliqués dans les dossiers du Soudan et de la Somalie. Il a ensuite rencontré en tête à tête le Président du Kenya, Mwai Kibaki, entrevue qui a été suivie par un échange auquel ont pris part leurs délégations respectives.

Lors de la conférence de presse qui a suivi, le Secrétaire général a remercié le Gouvernement du Kenya pour le soutien qu'il a apporté aux processus de paix au Soudan et en Somalie.

Après cela, le Secrétaire général a rencontré, en dehors de Nairobi, quelque 500 délégués participant aux pourparlers de paix sur la Somalie et les a exhortés à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre en place une structure gouvernementale inclusive d'ici au 31 juin. « La Somalie ne peut se permettre de prendre un autre faux départ. Vous avez le droit à des lendemains meilleurs et demain commence aujourd'hui », a déclaré Kofi Annan.

---