La société civile peut aider à renforcer l'efficacité des décisions de l'ONU, déclare Kofi Annan

L'accroissement considérable du partenariat entre les Nations Unies et la société civile reflète le rôle croissant qu'elle remplit pour assister, façonner et surveiller les politiques gouvernementales et pour rendre les gouvernements responsables, a affirmé le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, mardi, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée au rôle de la société civile dans la consolidation de la paix après les conflits.

Ce partenariat « reflète aussi la nécessité, dans une époque marquée par l'interaction mondiale et par la fragmentation ou l'échec de l'Etat, de faire contribuer la société civile au processus de prise de décision au niveau international », a déclaré Kofi Annan.

« Bien sûr, les acteurs de la société civile sont extrêmement divers. Certains apportent des contributions considérables à la paix. D'autres – que j'ai appelé par le passé « société incivile », sont des moteurs des conflits », a-t-il ajouté.

Si l'on veut que les missions de maintien de la paix soient efficaces, a-t-il indiqué, elles devraient, « dans le cadre d'une stratégie politique claire, travailler avec les forces de la société civile qui permettent aux hommes de la rue d'exprimer leurs préoccupations et d'agir de façon pacifique » ainsi que « réduire l'influence des forces qui promeuvent des politiques d'exclusion ou qui encouragent le recours à la violence ».

Kofi Annan a ainsi plaidé pour que l'on n'établisse pas seulement des partenariats une fois arrivés sur le terrain « avec un mandat dans nos poches ». Il a insisté, en revanche, pour que la société civile puisse jouer un rôle dans le processus de délibération, y compris au sein du Conseil de sécurité.

L'objectif est de créer une synergie avec les groupes qui sont en mesure d'établir des ponts, de rechercher la vérité, d'agir comme scrutateurs, de défendre les droits de l'homme et de se comporter comme des agents de protection sociale et de revitalisation économique, a dit le Secrétaire général, rappelant que ces groupes pouvaient prêter assistance dans le renforcement du consensus national, dans la mise en œuvre des programmes de démobilisation des soldats et pour se faire l'écho des plus marginalisés.

M. Annan a rendu hommage au Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l'ONU et la société civile qu'il a mis en place, présidé par l'ex-Président du Brésil, Fernando Henrique Cardoso. Ce dernier a remis lundi son rapport au Secrétaire général, proposant un certain nombre de suggestions concrètes pouvant permettre au Conseil de sécurité d'établir des liens avec la société civile.

« Le Conseil de sécurité est, bien sûr, un Conseil de gouvernements souverains, qui connaît des questions les plus sensibles en matière de guerre et de paix. Il devrait considérer la consultation des organisations de la société civile non pas comme une tentative d'usurper le rôle des gouvernements, mais plutôt comme un moyen d'ajouter une valeur et une qualité à ses décisions, et comme une aide à ce qu'elles soient effectivement mises en œuvre. »

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