Le chef du PAM de l'ONU au Congrès américain : le sida se soigne aussi en nourrissant les personnes infectées

Le directeur du Programme alimentaire de l'ONU a décrit hier devant le Congrès américain l'interaction entre l'accroissement de la faim dans le monde et le développement du sida.

Les deux tiers des 40 millions de personnes infectées dans le monde vivent dans des conditions de pauvreté extrême en Afrique subsaharienne, a expliqué hier James Morris, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) devant le Congrès américain, selon un communiqué diffusé aujourd'hui par l'agence.

« En finir avec le sida est une bataille que nous ne gagnerons pas simplement grâce aux médicaments », a enchaîné M. Morris qui s'exprimait devant la Commission des affaires étrangères du Sénat.

« La couverture médiatique se focalise sur les besoins en matière de médicaments anti-rétrovirus. Cependant si vous parlez aux familles en Afrique australe, la région la plus touchée, c'est une autre histoire que vous entendez. Ces gens-là vous parlent de manger », a-t-il ajouté, soulignant que pendant la durée de cette audition, plusieurs centaines de personnes mourraient de la faim.

Le Gouvernement des Etats-Unis a été le plus généreux des donateurs du PAM depuis ses débuts et l'an dernier il a donné 1,5 millions de dollars qui sont allés aux programmes de l'agence dans des pays comme l'Afghanistan, l'Iraq et la Zambie, a souligné M. Morris.

Cependant, a-t-il ajouté, nous sommes confrontés à un manque de fonds qui en 2004 équivaut à 1 milliard de dollars soit 1,8 millions de tonnes métriques de nourriture.

Le directeur du PAM a également recommandé que le Congrès fournisse une aide alimentaire supplémentaire destinée aux orphelins du sida, dont on s'attend à ce qu'ils soient 20 millions d'ici à 2010.

Il a par ailleurs attiré l'attention des sénateurs sur la grave crise humanitaire qui se développait dans l'Ouest du Soudan où il a conduit récemment une mission inter-agences.