Appel à financement du ministère de la Santé en faveur de la campagne contre le tétanos en Afghanistan

Alors que la Conférence de Berlin est entrée dans sa deuxième et dernière journée, le Ministre adjoint de la santé a fait appel aux pays donateurs et aux agences d'aide humanitaire pour que soit pris en considération le financement du dernier tiers de la campagne en cours contre le tétanos néonatal, l'une des causes des taux élevés de mortalité maternelle et infantile en Afghanistan.

« Le tétanos est une des principales causes de décès des femmes et des enfants », a indiqué le Ministre adjoint de la santé, Ferozuddin Feroz, lors d'une conférence de presse qui se déroulait à Kaboul. « Chaque année, environ 200 000 enfants et 30 000 femmes meurent victimes de la maladie dans les pays en développement », a-t-il précisé.

Le Ministre a souligné que l'amélioration de la santé des femmes afghanes était une des toutes premières priorités de son ministère et que par conséquent, il avait mis en place un certain nombre de stratégies parmi lesquelles une campagne de vaccination s'inscrivant dans le cadre de l'objectif d'élimination de la maladie d'ici à 2005.

Le but de cette campagne est de vacciner 4 millions de femmes en trois cycles de vaccination dont le premier a commencé hier, le second aura lieu du 1er au 18 mai prochain et le troisième en novembre. « Pratiquement toutes les provinces d'Afghanistan sont concernées par cette première campagne à l'exception de la province de Ghor, inaccessible actuellement en raison de la neige, et des villes de Kaboul, Kandahar, Jalalabad et Mazar qui ont fait l'objet d'une campagne anti-tétanique massive en 2003. »

Huit mille équipes composées chacune de trois personnes vont se rendre un peu partout dans le pays pour mener à bien cette campagne de vaccination. La plupart des équipes sont composées de femmes ce qui rend plus facile l'accès aux femmes dans leurs foyers.

Au lieu des cinq doses habituelles, cette campagne de vaccination prévoit d'administrer trois doses de vaccins, ce qui suffit à assurer une protection de la femme et du nouveau-né pendant cinq ans. Le budget pour les deux premières séries de vaccination, dont le coût est de 2,15 millions chacune, est apporté par l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'ONUSIDA (Programme de l'ONU contre le sida) et le gouvernement du Japon.

« Profitant de cette occasion, je souhaiterais demander aux pays donateurs de prendre sérieusement en considération le financement du programme de santé pour les femmes et spécialement ce projet d'éradication du tétanos », a déclaré le Ministre.

Par ailleurs, le porte-parole par intérim du Représentant spécial, Edward Carwardine, a indiqué aujourd'hui que les inscriptions sur les listes électorales se poursuivaient avec, à la date d'hier, 1,662,702 Afghans enregistrés dont 1,186,773 hommes et 475,929 femmes soit 71% d'hommes et 29 % de femmes.

L'augmentation de l'inscription féminine se poursuit et est particulièrement sensible dans le Sud, le Sud-Est et l'Est où initialement les chiffres d'inscription des femmes étaient les plus bas. A Jalalabad par exemple, ce taux est passé de 20 à 34%, à Kandahar de 15 à 25% et à Gardez de 28 à 37 %. Le plus fort pourcentage de femmes venues s'inscrire, 45%, se trouvent à Kunduz, a précisé le porte-parole lors d'un point avec la presse à Kaboul.

La phase I des inscriptions qui concernait les huit principales villes afghanes s'achèvent et de nombreux centres d'inscription vont fermer ce qui va permettre d'affecter les ressources à la seconde phase qui va commencer dans d'autres villes et secteurs du pays, a-t-il indiqué.

En matière de Désarmement-réintégration alors que la phase pilote se poursuit, la phase principale qui doit désarmer 33 140 soldats d'ici au 30 juin devrait démarrer à la mi-avril. Elle se poursuivra jusqu'au désarmement complet de toutes les Forces militaires afghanes (FMA). L'identification d'armes lourdes se poursuit également à Kaboul, Mazar-el-Sharif, Kunduz, Kandahar, Jalalabad, Herat, Gardez et Bamiyan, a indiqué Edward Carwadine.

Avant de quitter Kaboul pour Berlin, le President Karzai a signé la loi sur les médias qui modifie celle approuvée en 2002. Le nouveau texte prévoit que l'Etat doit apporter son soutien à la liberté ainsi qu'à la promotion des médias et assurer aux journalistes l'accès à l'information sur des questions gouvernementales. Elle interdit de traiter des sujets considérés comme insultants pour l'Islam ou d'autres religions de même que les commentaires ou les déclarations portant atteinte à l'honneur de personnalités individuelles.