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Afghanistan : le nombre d'électeurs dépasse le demi-million et 500 femmes défilent à Kaboul

Afghanistan : le nombre d'électeurs dépasse le demi-million et 500 femmes défilent à Kaboul

A Kaboul où 500 femmes ont défilé en faveur de l'inscription aux élections, le nombre d'inscriptions s'est envolé après que le Président Karzai soit allé s'inscrire. Mais même avec plus d'un demi-million d'électeurs désormais inscrits, on est encore loin du nombre d'électeurs potentiels afghans, estimé à 10 millions, a souligné à Kaboul le porte-parole de la Mission de l'ONU.

Un demi-million d'Afghans, exactement 507 513, dont 394 998 hommes et 112 515 femmes, se sont inscrits sur les listes électorales en Afghanistan, a indiqué aujourd'hui le porte-parole de la Mission d'assistance de l'ONU en Afghanistan, la MANUA, Manoel de Almeida e Silva, lors d'un point avec la presse.

Il a signalé à la fois un pic d'inscription à Kaboul, qui a suivi l'inscription ostensible du Président Karzai, le 18 janvier et une marche de femmes qui a eu lieu hier à Mazar.

« Cinq cent femmes ont manifesté leur soutien aux élections en défilant dans le centre de la ville après que Mme Nafeesa Ghyasi, une personnalité locale qui anime un programme de télévision pour les femmes, leur ait fixé rendez-vous dans un lycée. Elles se sont ensuite rendu au centre d'inscription, en coordination avec l'équipe d'éducation civique de la MANUA, se sont fait inscrire et ont reçu la nouvelle affiche d'éducation civique qui encourage la participation des femmes », a indiqué le porte-parole.

Le faible niveau d'inscriptions à Kandahar qu'il a expliqué par l'insécurité et un nombre insuffisant de centres d'inscription, est une source de préoccupation, a-t-il mentionné en réponse à une question d'un membre des médias.

Il a apporté la même réponse en ce qui concerne Kaboul où le besoin d'ouvrir un plus grand nombre de centres se fait sentir. Il a toutefois rappelé qu'avait été prévu dès le départ un plan d'inscription en trois phases avec une première phase où seulement 8 secteurs seraient ouverts, une phase II, prévue pour plus tard ce mois-ci, où l'on élargit le processus aux provinces et, plus tard encore, aux zones rurales.

« Tout cela a évidemment à voir avec les implications en termes de sécurité et aussi le climat qui fait qu'il faut attendre la fin de l'hiver pour accéder à certaines régions », a précisé Manoel de Almeida. « En réalité un des problèmes majeurs est l'identification de sites. Il y en a peu qui soient adaptés. C'est une question d'infrastructure du pays. Ce sont des choses qui sont en train d'être discutées », a-t-il ajouté.

« C'est très joli d'avoir un demi-million de personnes qui sont inscrites, a-t-il concédé, mais ce chiffre est encore très éloigné du nombre total des Afghans qui satisfont aux conditions d'inscription », a admis le porte-parole.

Une remarque qui rejoint les observations du Secrétaire général de l'ONU, dans son rapport du 30 décembre dernier. « Le nombre de centres d'inscription actuellement ouverts est trop réduit pour que le taux d'inscription fixé comme objectif puisse être atteint. Il faut pouvoir avoir directement accès à chacun des plus de 10 millions d'électeurs potentiels, et ceux auxquels on ne pourra avoir accès en raison de l'insécurité seront privés de leur droit de vote », alertait Kofi Annan.

De même, Lakhdar Brahimi, a déclaré à des journalistes, après le Conseil de sécurité du 15 janvier dernier qui marquait son dernier jour en tant que Représentant spécial en Afghanistan, qu'il jugeait improbable, pour des raisons de logistique, que les élections aient bien lieu d'ici au mois de juin, comme prévu par le processus de Bonn, mais qu'il pensait en revanche qu'elles se dérouleraient d'ici à la fin de l'année.

A Kaboul aujourd'hui, Manoel de Alveida indiquait néanmoins que 76 anciens soldats s'étaient inscrits après qu'ils aient suivi des cours d'instruction civique, le reste des 161 participants ayant déjà effectué leurs formalités d'inscription.

Un journaliste ayant rappelé que la délégation de l'Union européenne avait jugé essentiel que les élections législatives et les élections présidentielles se déroulent le même jour, le porte-parole a rappelé que la tenue simultanée de ces deux élections se heurtait à plusieurs obstacles, notamment le dénombrement des districts qui, lui-même, détermine la composition de l'Assemblée nationale.

Toutefois, a-t-il ajouté, ce sont des situations qui sont actuellement examinées par la MANUA, par l'instance conjointe de gestion des élections et par le gouvernement qui recherchent des solutions permettant de répondre à l'objectif fixé par la Constitution qui est de faire tout son possible pour que ces deux élections aient lieu en même temps.