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Pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés, 2003 aura été "une bonne année dans un monde mauvais"

Pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés, 2003 aura été "une bonne année dans un monde mauvais"

Ruud Lubbers
Inquiétudes grandissantes sur la sécurité, « anti-américanisme et sentiment anti-ONU » contrebalancés par les opérations majeures menées par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) en Afrique et la résolution que vient d'adopter l'Assemblée générale donnant désormais à l'agence un mandat illimité pour « résoudre le problème des réfugiés »... au total, pour le chef du HCR, 2003 aura été « une bonne année dans un monde mauvais. »

Inquiétudes grandissantes sur la sécurité, « anti-américanisme et sentiment anti-ONU » contrebalancés par les opérations majeures menées par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) en Afrique et la résolution que vient d'adopter l'Assemblée générale donnant désormais à l'agence un mandat illimité pour « résoudre le problème des réfugiés » ... au total, pour le chef du HCR, 2003 aura été « une bonne année dans un monde mauvais. »

« Nous avons poursuivi nos opérations de rapatriement et de réintégration en Afghanistan en dépit des problèmes », a indiqué Ruud Lubbers, le Haut Commissaire pour les réfugiés dans son message de fin d'année et dans une interview au magazine de l'agence « Réfugiés. »

En Afghanistan, le HCR a perdu une de ses collaboratrices, Bettina Goislard, assassinée dans le centre de la ville de Gazni alors qu'elle circulait dans un véhicule de l'agence.

Le chef du HCR a également évoqué l'action de l'agence en Afrique où « une opération majeure de rapatriement a commencé en Angola, un programme similaire se déroule en Erythrée, où les discussions se poursuivent pour résoudre la crise au Congo et au Libéria où le départ de Charles Taylor (l'ancien président) suscite des espoirs pour le pays. »

Toutefois Ruud Lubbers s'est gardé d'exprimer un optimisme excessif. Citant l'attaque de l'ONU à Bagdad et le meurtre de Bettina Goislard, il a décrit « l'environnement extérieur dans lequel nous opérons » comme devenant « de plus en plus dangereux et conflictuel. »

« Cela a été une tragédie personnelle de perdre autant de collègues mais cela a eu de plus larges ramifications encore en termes de sécurité et sur la façon de gérer de nouveaux dilemmes et de nouvelles pressions : l'anti-américanisme croissant, un sentiment anti-ONU, les préoccupations en matière de sécurité pour une agence comme le HCR qui effectue le plus gros de son travail sur le terrain », a déclaré M. Lubbers.

« L'un dans l'autre, a-t-il cependant ajouté, cela a été une bonne année dans un monde mauvais. »

Il a indiqué son intention de continuer à travailler en étroites relations avec le système de l'ONU mais a souligné qu'il était nécessaire pour le HCR de se forger une identité distincte.

Evoquant ce qui attend l'agence en 2004, M. Lubbers a estimé que la décision de l'Assemblée générale de supprimer la limitation du mandat du HCR, jusqu'à présent de 5 ans renouvelable, était extrêmement importante. Désormais, l'agence poursuivra son action « jusqu'à ce que le problème des réfugiés soit résolu. »