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L'amiante et deux pesticides pourraient figurer sur la liste de surveillance du commerce, indiquent deux agences de l'ONU

L'amiante et deux pesticides pourraient figurer sur la liste de surveillance du commerce, indiquent deux agences de l'ONU

La réunion de la Convention de Rotterdam qui se tient cette semaine à Genève doit décider si toutes les formes d'amiante et deux pesticides dangereux doivent être ajoutés à la liste internationale des produits chimiques dont l'exportation est interdite sauf si le pays importateur a donné son consentement explicite.

Les dernières variétés d'amiantes commercialisées, amosite, actinolite, anthophyllite, trémolite et chrysotile, pourraient rejoindre une autre variété, la crocidolite, sur la liste établie dans le cadre de la Procédure Pic (« procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet du commerce international .»)

Autrefois couramment utilisé comme isolant pour les bâtiments et les équipements spécialisés, l'amiante a été éliminé dans de nombreux pays lorsqu'on s'est rendu compte que ses fibres minuscules se déposaient dans les poumons des travailleurs et de la population en général, causant des maladies telles que le cancer, et parfois la mort.

Bien qu'il existe des produits de remplacement de plus en plus nombreux pour la plupart des applications, l'amiante est toujours utilisé pour différents types de joints, de freins et d'armes, indique un communiqué conjoint de deux agences de l'ONU, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).

La réunion qui se déroule du 8 au 21 novembre à Genève pourrait également décider d'inclure à la procédure PIC des pesticides considérés comme « extrêmement toxiques », le DNOC et ses sels ainsi que les formulations contenant certaines teneurs de bénomyl, de carbofurane et de thirame.

« On a découvert que ces formulations causaient de graves problèmes dans les cultures de cacahuètes au Sénégal. Une étude épidémiologique a révélé l'existence de 22 cas d'empoisonnement, y compris 5 décès, présentant tous au moins trois symptômes d'empoisonnement aux pesticides », indique le communiqué.

La Convention de Rotterdam, qui a été adoptée en 1998 sous les auspices du PNUE et de la FAO, a recueilli à ce jour 49 ratifications sur les 50 requises et son entrée en vigueur est prévue pour février 2004.

Une fois que la Convention sera entrée en vigueur l'an prochain, les gouvernements devront transférer officiellement l'amiante et tous les autres ajouts récents de la liste PIC provisoire et volontaire à la liste juridiquement contraignante de la Convention.

La Convention vise à protéger la santé de millions d'agriculteurs, travailleurs et consommateurs, ainsi que l'environnement, contre les produits chimiques dangereux, indiquent la FAO et le PNUE.

Le traité couvre une liste de départ comportant 22 pesticides et 5 produits chimiques industriels, y compris aldrine, DDT, dieldrine, HCH, lindane, composés du mercure et polychlorobiphényles (PCB). Depuis septembre 1998, 5 nouveaux pesticides (binapacryl, toxaphène, oxyde d'éthylène, dichlorure d'éthylène et monocrotophos) ont été soumis à la procédure PIC provisoire.