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Quinze mille soldats réclamés au Conseil de sécurité pour la force de l'ONU au Libéria

Quinze mille soldats réclamés au Conseil de sécurité pour la force de l'ONU au Libéria

Jacques Paul Klein
Annonçant que son évaluation des effectifs militaires nécessaires à la future force de l'ONU pour stabiliser le Libéria était non seulement bouclée mais avait été transmise au siège de l'ONU à New York, le chef de l'organisation mondiale dans ce pays a indiqué aujourd'hui qu'il estimait les besoins à 15 000 soldats et espérait une décision du Conseil de sécurité d'ici à la mi-septembre de telle sorte que le mandat de la force de l'ONU puisse démarrer dès le 1er octobre.

« Le plus tôt sera le mieux pour le peuple du Libéria », a indiqué aujourd'hui Jacques Klein, le Représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays, lors d'une conférence de presse.

Justifiant l'effectif demandé par la nécessité de procéder rapidement aux opérations de désarmement et démobilisation des groupes armés, il a ajouté que « les présidents de la Sierra Leone, de la Guinée et de la Côte d'Ivoire avaient tous insisté sur l'importance qu'il y avait à contenir les belligérants à l'intérieur du Libéria pour stabiliser la région. »

« Si nous obtenons un mandat pour le 1er octobre (date à laquelle le gouvernement intérimaire doit prendre ses fonctions), les troupes d'ECOMIL coifferont le casque bleu et deviendront des soldats de la paix de l'ONU », a-t-il déclaré, se référant à la force envoyée au Libéria par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

M. Klein a indiqué également qu'il avait l'intention de réclamer à la communauté internationale et aux Américains de maintenir une présence dans le pays sous la forme d'une aide à la formation de l'armée libérienne. Il se propose également de rencontrer l'Union européenne pour examiner quelle aide financière est envisageable.

A propos des attaques qui se poursuivent à l'encontre de la population civile, l'envoyé de l'ONU a exprimé son incompréhension. « Quel est le but ? Qui est l'ennemi ? », a-t-il interrogé avant d'ajouter qu'il avait « bien peur que le pillage continue aussi longtemps que nous n'aurons pas une structure avec la force nécessaire pour l'arrêter. »

« Je voudrais rappeler à ceux qui violent l'accord que leurs anciens ont signé, qu'ils enfreignent le droit humanitaire international et qu'ils seront placés devant leurs responsabilités », a-t-il déclaré, précisant par ailleurs qu'il allait étudier quels étaient exactement les pouvoirs du Tribunal spécial pour la Sierra Leone et qu'il avait l'intention de doter la mission d'une cellule judiciaire solide.