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La responsable de l'UNICEF appelle les dirigeants du G8 à être "révolutionnaires" face au SIDA

La responsable de l'UNICEF appelle les dirigeants du G8 à être "révolutionnaires" face au SIDA

A l'avant-veille du Sommet d'Evian, la responsable de l'Agence de l'ONU pour l'enfance demande aux dirigeants du G8 de trouver les ressources et la volonté politique nécessaires à une "démarche révolutionnaire" face à la crise mondiale du sida, les prévenant que, dans le cas contraire, ils seraient tenus pour responsables de la souffrance et de la mort de millions de personnes.

La directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a interpellé aujourd'hui les chefs d'Etat et de Gouvernement des nations les plus riches qui vont se retrouver à partir de dimanche au Sommet du G8 à Evian dans les Alpes françaises. Aux dirigeants du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, de la Russie, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de l'Union européenne, elle a fait observer que la signature, mardi à la Maison Blanche, d'une loi affectant 15 milliards de dollars à la lutte contre le sida, plaçait cette question tout en haut de l'ordre du jour du G8.

"Ces 15 milliards de dollars pourraient avoir un impact énorme sur les 14 nations auxquelles ils sont destinés en Afrique et dans les Caraïbes, a affirmé Mme Bellamy. Mais la très grande majorité des gens qui vivent aujourd'hui avec le VIH ou le sida, 95 pour cent d'entre eux en fait, n'ont absolument pas accès ni aux traitements ni aux soins. Pour eux, le VIH est une condamnation à mort."

Elle a également souligné que « dans trois pays qui ne sont pas inclus dans le plan de la Maison Blanche (le Lesotho, le Swaziland et le Zimbabwe), un tiers des jeunes femmes de 15 à 24 ans sont séropositives."

Et d'ajouter : "Pour faire échec au virus, tous les pays, riches ou pauvres, doivent apporter leur contribution. Et cet effort mondial doit se porter sur les jeunes car ce sont eux qui sont le plus durement atteints."

Faisant remarquer que la communauté internationale était d'accord sur ce qui doit être fait pour endiguer le VIH et qu'elle-même avait élaboré une "feuille de route" comprenant des objectifs et stratégies, assortis de délais, dans des documents signés par la majorité des nations du monde, elle a insisté sur le seul problème qui restait en suspens, le financement, et rappelé que, selon les estimations de l'ONU, 15 milliards de dollars par an étaient nécessaires pour lutter efficacement contre le sida.

"Si l'on ne respecte pas les engagements pris, si l'on détourne ou garde ces fonds dont on a désespérément besoin, nous irons vers un échec catastrophique, non seulement en ce qui concerne le VIH/SIDA mais pour l'ensemble de notre programme de développement, a déclaré Mme Bellamy. De notre inertie aujourd'hui surgiront les menaces de demain. Le cours que suivra le VIH/SIDA, l'impact qu'il aura sur la sécurité des hommes et femmes d'aujourd'hui et de demain dépendront de la façon dont nous respecterons notre engagement à protéger les enfants et les adolescents du monde contre l'épidémie et son impact."