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Le Royaume-Uni propose le 17 mars comme date limite pour que l'Iraq se conforme aux exigences de désarmement

Le Royaume-Uni propose le 17 mars comme date limite pour que l'Iraq se conforme aux exigences de désarmement

Le Royaume-Uni, avec l'Espagne et les Etats-Unis, ont conjointement présenté aujourd'hui un projet de résolution remanié qui prévoit que l'Iraq devra se conformer aux exigences de désarmement du Conseil de sécurité d'ici au 17 mars.

Selon le projet de texte, présenté par le Secrétaire britannique aux affaires étrangères, Jack Straw, au cours du débat qui a suivi les exposés de MM. Blix et ElBaradei, le Conseil concluerait que l'Iraq "n'a pas saisi la dernière possibilité qui lui était offerte par la résolution 1441", à moins que, le 17 mars 2003 ou avant cette date, l'Iraq fasse preuve d'"une coopération entière, inconditionnelle, immédiate et active".

Dans son intervention, M. Straw a estimé que l'Iraq ne coopérait avec les inspecteurs de l'ONU qu'en raison de la forte pression exercée sur les autorités de Bagdad, et que la seule manière d'obtenir le désarmement iraquien était d'étayer les efforts diplomatiques par une menace crédible d'utilisation de la force.

Pour sa part, le Secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a affirmé que, malgré quelques progrès, l'Iraq ne faisait toujours par preuve de coopération active et inconditionnelle, comme le stipule la résolution 1441. "Si l'Iraq voulait véritablement respecter les dispositions de la résolution 1441, il permettrait aux inspecteurs de travailler concrètement", a affirmé le Secrétaire d'Etat américain, mettant en garde contre toute tentation de relâchement de la pression sur le régime iraquien.

La Ministre des affaires étrangères de l'Espagne, Ana Palacio, a abondé dans le même sens, invitant ses collègues à adresser un message ferme aux autorités iraquiennes sur la volonté inébranlable de la communauté internationale de débarrasser l'Iraq de toutes ses armes de destruction massive.

En revanche, le Ministre français des affaires étrangères, Dominique de Villepin, a estimé que les éléments d'un vrai désarmement étaient désormais réunis et que l'Iraq représentait un danger moins grave qu'en 1991. Reconnaissant toutefois que les inspections ne pouvaient pas durer indéfiniment, le chef de la diplomatie française a fait trois propositions: demander aux inspecteurs d'établir une hiérarchie des tâches de désarmement, prier les inspecteurs de remettre au Conseil un rapport d'étape toutes les trois semaines, et fixer une échéance pour dresser le bilan de la mise en oeuvre du programme de travail. En attendant, a-t-il prévenu, la France, en tant que membre permanent du Conseil, ne laissera pas passer une résolution qui autoriserait le recours automatique à la force.

Les Ministres des affaires étrangères de la Russie, Igor Ivanov, et de la Chine, Tang Jiaxuan, se sont également prononcés pour la poursuite du processus d'inspections. L'intérêt de la communauté internationale réside dans la poursuite du travail des inspecteurs et en aucun cas dans le recours à la force, a affirmé M. Ivanov, alors que M. Jiaxuan a invité ses collègues à tout faire pour éviter la guerre.

Sont également intervenus dans le débat les Ministres des affaires étrangères de l'Allemagne, du Chili, du Mexique, de la Guinée, et de la Syrie, ainsi que le Vice-Ministre des affaires étrangères de l'Angola, et les représentants du Cameroun, du Pakistan, de la Bulgarie.

Pour sa part, l'Ambassadeur de l'Iraq à l'ONU, Mohammed Aldouri, a fait valoir que le déclenchement d'une guerre contre son pays semblait imminent, quelle que soit la décision du Conseil de sécurité et malgré le rejet de cette agression par l'opinion publique. La présentation d'une deuxième résolution porte atteinte à la crédibilité du Conseil de sécurité, a dit M. Aldouri, invitant ses membres à ne pas permettre qu'un crime soit commis en son nom.