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RDC : deux opérations militaires, appuyées par la MONUC, lancées cette semaine dans l'est du pays

RDC : deux opérations militaires, appuyées par la MONUC, lancées cette semaine dans l'est du pays

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Après une offensive contre des rebelles hutus dans la région du Sud Kivu, l'armée congolaise, appuyée par la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC), a lancé cette semaine une nouvelle opération militaire contre des miliciens qui auraient réduit à l'esclavage les habitants de la localité de Tchei, dans le district de l'Ituri.

« Un millier de soldats congolais, appuyés par 300 casques bleus de la Mission de l'organisation des Nations Unies en RDC (MONUC), s'efforcent depuis six jours de déloger des miliciens de la localité de Tchei, située à 60 km au sud-est de Bunia, capitale de l'Ituri », a annoncé Marie Okabe, porte-parole adjointe du Secrétaire général, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU à New York.

« Selon la MONUC, les miliciens auraient pillé et réduit à l'esclavage des habitants de la région », a rapporté la porte-parole.

« Les renseignements recueillis avant le lancement de l'opération, confirmés par des reconnaissances aériennes, ont fait état de la présence de civils dans cette agglomération et alentours. Ces civils s'y trouvent retenus contre leur gré par les miliciens », indique un communiqué de la MONUC.

« Les Casques bleus, qui appartiennent aux contingents pakistanais, bangladeshi et marocain, sont appuyés par des hélicoptères de combat », a-t-elle précisé, ajoutant « qu'aucun blessé n'est à déplorer parmi eux ».

Une autre opération militaire, baptisée « South Sentinel », a été lancée lundi dernier au nord de Bukavu, dans la région du Sud Kivu, dans laquelle 300 casques bleus, appuyés également par des hélicoptères de combats, aident les Forces Armées de la RDC (FARDC) à chasser les rebelles hutus en provenance du Rwanda d'où ils opèrent depuis 10 ans.

« Cette opération a pour but de sécuriser les populations civiles, de pousser les FDLR – Forces démocratiques pour la libération du Rwanda -, installés dans cette zone depuis une dizaine d'années, à désarmer, et d'y rétablir l'autorité de l'Etat », avait déclaré la MONUC dans un communiqué publié lundi dernier.

L'opération « South Sentinel » est la première opération conjointe d'envergure menée au Sud Kivu dans laquelle les FARDC jouent un rôle de premier plan et constituent la force majeure des troupes conjointes.

En juillet 2005, une série d'opérations de sécurisation des populations du Sud Kivu avaient déjà été menées conjointement par la MONUC et l'armée congolaise, dans les territoires de Walungu et Kabare, impliquant un millier de casques bleus et plusieurs centaines de soldats congolais, au cours desquelles une trentaine de camps FDLR avaient été détruits.

Avec plus de 16.000 casques bleus, la MONUC, déployée en 1999, est actuellement la plus grande des 18 missions de maintien de la paix de l'ONU.

Placée sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies, la MONUC est autorisé à utiliser « tous les moyens nécessaires » pour dissuader « toute tentative de recours à la force qui menacerait le processus politique, de la part de tout groupe armé, étranger ou congolais et pour assurer la protection des civils sous la menace imminente de violences physiques ».

Conformément à son mandat, la MONUC peut aussi utiliser « des tactiques d'encerclement et de recherche pour prévenir des attaques contre les civils et désorganiser les capacités militaires des groupes armés illégaux qui continuent de faire usage de la violence dans ces régions ».

Après cinq années de guerre (1998-2002), causant la mort de près de 4 millions de personnes et le déplacement d'au moins 4 millions d'autres, la RDC, en période de transition, se dirige vers des élections nationales, prévues pour le mois de juin (dépêche 22.02.06).

Selon les agences de l'ONU, le pays doit actuellement faire face à une grave crise humanitaire - 1.200 personnes meurent quotidiennement des effets conjugués du conflit armé, de la malnutrition et de la maladie, soit « un tsunami tous les six mois », et 17 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire (dépêche du 27.02.06 et dépêche du 21.02.06).