Appel de Kofi Annan à mettre fin aux préjugés négatifs envers l'Islam
« La lutte contre l'islamophobie doit […] faire un sort à la question du terrorisme et de la violence qui prétendent agir au nom de l'Islam. L'Islam ne peut être jugé aux agissements d'extrémistes qui s'en prennent sciemment à la vie de civils » a déclaré aujourd'hui Kofi Annan, lors d'un Séminaire sur l'Islamophobie intitulé « Confronter l'islamophobie : Éducation pour la tolérance et la compréhension d'autrui » organisé au Siège de l'ONU à New York par le Département de l'information des Nations Unies.
« Il est injuste que quelques-uns déshonorent tous les autres. Nous devons tous condamner ceux qui commettent des actes aussi indéfendables sur le plan moral et qu'aucune cause ne peut légitimer. Surtout, les musulmans eux-mêmes doivent se faire entendre comme ils ont été nombreux à le faire après les attentats du 11 septembre contre les États-Unis, montrer qu'ils tiennent ceux qui prônent ou pratiquent la violence pour des réprouvés et protester hautement qu'un tel détournement des leçons de l'Islam est inacceptable » a-t-il poursuivi.
A propos des médias, le Secrétaire général a tenu à rappeler qu'il fallait « empêcher les médias et l'Internet de servir à répandre la haine sans sacrifier évidemment la liberté d'opinion et d'expression ».
« La lutte contre l'islamophobie doit suivre une stratégie qui s'appuie largement sur l'éducation, sur l'ouverture des esprits à l'Islam et à toutes les autres religions et traditions, afin que les mythes et les mensonges soient perçus pour ce qu'ils sont » a-t-il expliqué.
« Il est aussi indispensable qu'il y ait un engagement exemplaire des instances dirigeantes et que les autorités publiques non seulement condamnent l'islamophobie mais veillent aussi à ce que les promesses de non-discrimination se réalisent dans l'application des lois et les pratiques sociales ».
Abordant la question de l'intégration des immigrés musulmans dans les sociétés de tradition chrétienne ; Kofi Annan a expliqué que « l'intégration se fait dans les deux sens ».
« L'immigrant doit s'adapter à sa nouvelle société, et celle-ci doit aussi savoir changer. Celui qui accueille et celui qui arrive doivent comprendre chacun les attentes et les responsabilités de l'autre », a estimé le Secrétaire général.
Retransmission du Séminaire sur l'Islamophobie [3 h 34 mins]