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L'après 19 août en Iraq : le HCR juge très difficile de travailler à distance

L'après 19 août en Iraq : le HCR juge très difficile de travailler à distance

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Un an après l'attentat du 19 août 2003, l'agence de l'ONU pour les réfugiés, qui s'apprêtait alors à procéder au rapatriement de milliers de réfugiés, ne conseille toujours pas le rapatriement des Iraquiens qui se trouvent en de hors du pays mais poursuit son assistance à distance depuis Amman, coordonnant notamment l'aide en matière de logement.

« Au début du mois d'août 2003, juste trois mois après la chute du Gouvernement de Saddam Hussein, l'agence de l'ONU pour les réfugiés disposait de neuf bureaux en Iraq. L'agence se préparait au retour de dizaines de milliers, peut-être même centaines de milliers de réfugiés à l'étranger » rappelle un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) paru aujourd'hui.

« Tout cela a changé l'après-midi du 19 août, lorsqu'une bombe a explosé au quartier général de Bagdad, à l'hôtel Canal » dans lequel 22 membres du personnel des Nations Unies sont morts, rappelle le HCR, qui souligne que, quelques jours plus tard, les 38 personnes composant son personnel international avaient été temporairement transférées à Amman, la capitale de la Jordanie.

Yacoub El Hillo, actuellement chef des activités du HCR en Iraq, était en chemin pour Bagdad ce jour-là, et n'a été retardé que par des formalités administratives. « Jusqu'à ce jour, il est difficile de se relever de ce coup. J'ai eu de la chance ce jour-là mais je continue à porter le deuil de ceux qui ne l'ont pas eue », déclare-t-il.

Un an plus tard, son équipe est toujours basée à Amman, rappelle l'agence de l'ONU qui souligne qu'elle est obligée d'organiser ses activités à distance : « travailler loin du terrain est inhabituel pour le personnel d'Amman et cela présente d'énormes difficultés ».

« Travailler en Iraq signifie toujours s'exposer à des dangers considérables », indique le HCR qui estime à 1 million le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays et à plusieurs millions le nombre de réfugiés hors du pays.

« Le HCR n'encourage pas le retour des réfugiés iraquiens pour l'instant parce que, en consultation avec les autorités iraquiennes, il ne considère pas que les conditions à l'intérieur du pays sont favorables à l'accueil d'un grand nombre de réfugiés » mais elle aide ceux qui souhaitent rentrer sans attendre.

Plus de 13 500 personnes sont ainsi revenues avec l'assistance du HCR, en provenance d'Iran, du Liban et d'Arabie saoudite. L'Iraq elle-même accueille plus de 100 000 réfugiés, notamment des Palestiniens, mais aussi des Kurdes et des Arabes iraniens ainsi que des Syriens.

« Nous restons très présents, à distance, pour apporter un soutien aux équipes sur le terrain », déclare M. El Hillo, qui explique que la situation en Iraq a poussé le HCR à à être créatif et à trouver de nouveaux moyens pour continuer d'améliorer la vie des Iraquiens ».

Le HCR explique que sur le terrain, l'agence repose sur du personnel national iraquien ainsi que sur des organisations non gouvernementales pour mettre en oeuvre ses projets, notamment grâce à la signature d'accords de partenariats pour lancer des programmes de réintégration, en particulier dans le Nord et le Sud, qui posent moins de problèmes que dans le centre du pays.

Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés, le logement est un des problèmes principaux, plus de 20% de la population ne disposant pas d'un logement adéquat, ce à quoi elle tente de remédier en menant des activités de réintégration en faveur de plus de 30 000 personnes, dans plus de 70 lieux, en fournissant un abri à 12 000 Iraquiens, en aidant à la reconstruction des habitations, en apportant supervision et formation.

Sur le terrain, indique le communiqué, le HCR travaille aussi avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), notamment pour l'établissement de la Commission des revendications immobilières, en collaboration étroite avec les autorités iraquiennes, notamment par l'intermédiaire du nouveau ministère des Migration et des Personnes déplacées.

« Notre mission ne sera jamais sans risque, en particulier en Iraq, mais nous avons été et nous serons encore, plus que jamais, extrêmement prudents », conclut le directeur des activités du HCR en Iraq.

- Dossier Iraq du site de l'ONU