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Déploiement solennel de la Force de l'ONU en Côte d'Ivoire

Déploiement solennel de la Force de l'ONU en Côte d'Ivoire

Le déploiement de l'Opération des Nations Unies a donné lieu à une cérémonie solennelle en présence de membres du Gouvernement ivoirien, des plus hautes personnalités locales et régionales, des représentants des parties politiques et des corps constitués alors que le Secrétaire général de l'ONU mettait l'occasion à profit pour réclamer la fin de la violence et la reprise du dialogue politique.

L'entrée en fonction de la nouvelle opération de l'ONU dans le pays a donné lieu à une cérémonie rassemblant à Abidjan, le Premier Ministre Seydou Diarra, plusieurs ministres dont celui de la Défense et de la sécurité intérieure, les représentants des parties politiques dont ceux de l'ancien mouvement rebelle des Forces nouvelles, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en la personne de Ralph Uweche, le Représentant spécial du Directeur exécutif de la Communauté.

Les principales confessions présentes dans le pays étaient également représentées au plus haut niveau avec la présence du Cardinal Agre, de l'Iman Koudouss et du Pasteur Ediémou. Les membres du Comité de suivi, qui supervisent l'application de l'Accord de Linas Marcoussis, étaient également présents.

Dans son message adressé à l'occasion de l'entrée en vigueur de cette nouvelle mission de la paix, effective en réalité depuis hier, le Secrétaire général se déclare satisfait du déploiement de l'ONUCI et félicite la CEDEAO, dont les contingents béninois, ghanéen, nigérien, sénégalais et togolais ont été regroupés sous la bannière de l'ONUCI lors d'une cérémonie solennelle tenue aujourd'hui. »

Les troupes de la CEDEAO ont endossé l'uniforme de l'ONU et arboreront désormais le célèbre casque (ou béret) bleu.

« Ces contingents, fait observer Kofi Annan, sont sur le terrain depuis la fin de 2002 et, avec la force française Licorne, se sont acquittés des principales tâches de maintien de la paix dans le pays, dans des conditions extrêmement difficiles. »

Le Secrétaire général saisit cette occasion pour rendre hommage à la CEDEAO et à la France, qui ont considérablement contribué aux efforts de rétablissement de la paix en Côte d'Ivoire, indique le message transmis par son porte-parole.

« En vue de parvenir à une réelle réconciliation pour le bien de tous les Ivoiriens », Kofi Annan insiste auprès du Président Gbagbo pour qu'il présente sans attendre à l'Assemblée nationale les projets de loi prévus par l'Accord de Linas-Marcoussis, coopère pleinement avec la commission d'enquête internationale chargée d'examiner les événements du 25 mars, et garantisse que toutes les libertés civiques et politiques seront rétablies au plus vite.

Il lance également « un appel pressant » aux partis d'opposition qui ont suspendu leur participation au gouvernement de réconciliation nationale pour qu'ils le réintègre sans tarder et invite toutes les forces ivoiriennes à lancer immédiatement le programme de désarmement et de réinsertion.

Quant à son Représentant spécial pour la Côte d'Ivoire qui a pris la parole, après la revue des troupes, la descente du drapeau des forces africaines et la levée des couleurs de l'ONU, à la suite de l'envoyé de la CEDEAO, il s'est écrié « Alléluia », justifiant cette exclamation en affirmant que « ce jour qui se lève après tant d'épreuves est un jour d'espérance ».

« Pour la première fois depuis de longues semaines, voici réunis, enfin, à l'initiative et sous l'égide des Nations Unies, tous les signataires de l'Accord de Linas-Marcoussis », a-t-il fait remarquer. « Ils sont là tous, du Front Populaire Ivoirien aux Forces Nouvelles, du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire au Rassemblement des Républicains et à l'Union Démocratique et Patriotique de Côte d'Ivoire. Ils sont là, MFA, PIT et UDCY. »

« Alors, rien n'est perdu ? tout est possible », a affirmé M. Tevoedjre cependant que le Secrétaire général tenait à rappeler aux parties ivoiriennes que « l'Organisation des Nations Unies n'est pas sur place pour imposer la paix, mais pour aider le peuple ivoirien à la maintenir ».

La cérémonie, que le porte-parole de l'ONUCI en Côte d'Ivoire, Jean-Victor Nkolo, a qualifiée de « colorée » a pris fin avec la présentation à la presse du général de division d'origine sénégalaise Abdoulaye Fall, commandant de la Force de l'ONUCI, le général de division Michel Joana, originaire d'Arles sur Tech dans les Pyrénées orientales, commandant des Forces françaises, le général de brigade Abdul Hafiz du Bangladesh, commandant adjoint de la Force de l'ONUCI ainsi que le général de brigade Yves Bouchard qui a commencé sa carrière à la Garde Royale Montée du Canada et est désormais le Commandant de la Police Civile de l'ONUCI.

Le 27 février dernier, par l'adoption de sa résolution 1528, le Conseil de sécurité décidait à l'unanimité de créer l'ONUCI, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire, dont la composante militaire d'un effectif autorisé de 6240 soldats, agira en vertu de l'article VII de la Charte des Nations Unies, qui prévoit le recours à la force lorsque la situation l'exige