Syrie : l'ONU souhaite profiter de la dynamique d'Astana aux prochains pourparlers de Genève
« Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud », a dit M. de Mistura lors d'un point de presse jeudi à Genève. L'idée est aussi de réunir les belligérants syriens avant le début du mois de ramadan musulman qui débute fin mai.
Conformément à ce que prévoyait la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU sur ces discussions inter-syriennes, les parties continueront à négocier sur quatre volets de discussion, notamment la gouvernance (transition politique), une nouvelle Constitution, l'organisation d'élections et la lutte contre le terrorisme.
Sur le format des négociations proprement dites, la prochaine série sera des discussions de proximité, « avec des rencontres un peu plus intimes qui se tiennent dans des salles plus petites dans lesquelles on peut se regarder dans les yeux », a dit M. de Mistura.
Le médiateur onusien admet que dans les conditions actuelles, « on peut avancer plus avec des discussions de proximité qu'avec une réunion formelle avec toutes les parties dans la même salle. On a bien sûr l'intention de trouver un moment où on peut retourner à ce format », a-t-il précisé.
Dans tous les cas, « la priorité à présent est de consolider une cessation des hostilités ». Selon l'envoyé de l'ONU, l'accord obtenu à Astana est un pas dans la bonne direction, car il pousse « à une désescalade concrète dans quatre zones, en plus du cessez-le-feu ».
M. de Mistura a indiqué par ailleurs que les Nations Unies étaient en discussion avec l'Iran, la Russie et la Turquie au sujet du contrôle des zones de sécurité en Syrie. Il a rappelé que l'ONU avait « beaucoup d'expérience » en matière de surveillance, en faisant référence à la mise en uvre de l'accord d'Astana. Il a ajouté qu'il était important que la désescalade dans les quatre zones soit suivie d'un accès humanitaire beaucoup plus important.
S'agissant des opérations humanitaires, le Conseiller spécial de l'Envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Jan Egeland, a indiqué que « le nombre de personnes vivant dans les zones difficiles d'accès est passé d'environ 5 millions à 4,5 millions de personnes actuellement ».
M. Egeland a précisé que 625.000 Syriens vivent toujours dans les villes assiégées dont près les deux tiers dans le Ghouta oriental (395.000). L'ONU rappelle que 80% des civils vivent dans 13 régions assiégés par les forces gouvernementales.
Par ailleurs, il reste toujours près de 95.000 personnes assiégées à Deir ez-Zor par l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL/Daech) alors que plus de 12.000 personnes sont assiégées par les autres groupes d'opposition à Foah et Kefraya.