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Ouzbékistan : l'ONU appelle les autorités à poursuivre les réformes en matière de droits de l'homme

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Ouzbékistan : l'ONU appelle les autorités à poursuivre les réformes en matière de droits de l'homme

En visite en Ouzbékistan, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a salué jeudi l'ambitieux programme de réformes entreprises par le gouvernement en matière de droits de l'homme tout en appelant à résoudre les « problèmes et défis » persistants reconnus par toutes les parties du pays.

« Il y a eu des progrès graduels en matière de droits de l'homme en Ouzbékistan au cours des quatre dernières années », a reconnu M. Zeid lors d'une conférence de presse à Tachkent. Selon lui, ces progrès sont à mettre au crédit du Coordonnateur résident et de l'équipe de l'ONU dans le pays qui, en l'absence de toute présence permanente du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), ont fait de la coopération avec le gouvernement en matière de progression des droits de l'homme une priorité.

Le Haut-Commissaire s'est félicité de voir que « les droits de l'homme - toutes les catégories de droits de l'homme » figurent très clairement parmi les cinq priorités définies dans la Stratégie d'action 2017-2021 du Président ouzbek, Shavkat Mirziyoyev. Ce document d'orientation politique vise à améliorer l'administration publique, garantir l'Etat de droit et la réforme de la justice, développer et libéraliser l'économie, développer le secteur social et assurer la sécurité, la tolérance religieuse, l'harmonie inter-ethnique et une politique étrangère constructive.

Au cours de ces diverses rencontres avec des hauts fonctionnaires et des membres de la magistrature, M. Zeid a toutefois abordé « les problèmes et défis » auxquels est confronté l'Ouzbékistan et que ses interlocuteurs reconnaissent volontiers.

« Il y a également eu une déclaration d'intention, répétée à plusieurs reprises, selon laquelle la réponse à ces problèmes et à ces défis doit être mise en avant dans les lois et les normes internationales en matière de droits de l'homme et qu'il existe des moyens d'y parvenir », a dit le Haut-Commissaire citant l'exemple du Président de la Chambre législative du Parlement qui a déclaré que chaque nouvelle loi est en train de faire l'objet d'un processus pour vérifier si elle est conforme aux normes internationales relatives aux droits de l'homme.

« Cette reconnaissance claire des problèmes et de l'existence de solutions bien affinées à ces problèmes dans le cadre du droit international et des institutions conçues pour les défendre est essentielle. Cela signifie que nous pouvons vraiment commencer à travailler », a dit M. Zeid.

Le Haut-Commissaire a dit espérer voir « une nouvelle ère » pour la société civile en Ouzbékistan. « Si le Président et son gouvernement doivent atteindre leurs objectifs déclarés, ils auront besoin d'une société civile forte, vibrante et dynamique - et des médias - les aidant, mais aussi les poussant, les critiquant et exposant les faiblesses, les lacunes et les injustices, sans crainte de la répression ou représailles », a-t-il dit.

À cet égard, M. Zeid a soulevé auprès des autorités la nécessité de poursuivre « le plus rapidement possible » la libération de plus de prisonniers politiques, « dont certains purgent des peines très longues suite aux type de procès hautement problématiques auxquels les autorités déclarent souhaiter mettre un terme ».

Le Haut-Commissaire a également suggéré que le gouvernement adopte des mesures pour résoudre rapidement le manque continu de transparence concernant les prisons et autres lieux de détention en Ouzbékistan, dans le but de veiller à ce que la torture et d'autres formes de mauvais traitements soient stoppées.