« Elle examinera les dimensions humanitaires de la crise du déplacement, identifiera les énormes besoins et demandera la mise en oeuvre d'un effort international commun pour répondre à ces besoins, notamment en partageant le fardeau qui pèse actuellement sur les Etats voisins », a précisé aujourd'hui le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Ron Redmond, lors de son point de presse au Palais des Nations à Genève.

« Quelques deux millions d'Iraquiens se trouvent actuellement dans les pays voisins dans la région, beaucoup étaient déjà déracinés avant 2003 », a souligné le porte-parole, qui a rappelé aussi la nécessité de « porter une attention particulière aux 1,9 millions d'Iraquiens qui sont déplacés à l'intérieur de leur propre pays, dont beaucoup d'entre eux vivent dans des conditions de plus en plus désespérées ».

Depuis le début de l'année 2006 seulement, et particulièrement après les attentats de Samara de février 2006, près de 730 000 Iraquiens ont été déplacés par les violences sectaires et des millions d'Iraquiens doivent faire face à de graves privations, a-t-il ajouté.

En fait, la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq (MANUI) estime que plus de 15 millions d'Iraquiens sont maintenant considérés comme extrêmement vulnérables, notamment les réfugiés, les personnes déplacées, ceux qui font face à l'insécurité alimentaire, les veuves, les handicapés et d'autres encore.

Le HCR estime à quatre millions le nombre d'Iraquiens qui sont dépendants d'une assistance alimentaire.

« Seulement 60% ont accès au système de distribution public d'aide alimentaire. La malnutrition chronique des enfants atteint un taux de 23%. Quelques 70% des iraquiens n'ont pas un accès correct à l'eau potable, alors que 80% manquent de toute hygiène. Le taux de chômage atteint plus de 50% », a rapporté Ron Redmond.

« Comparé à l'ensemble des besoins, il s'agit là d'une goutte d'eau dans l'océan », a affirmé le porte-parole.

Fournir de l'aide est aussi extrêmement difficile à cause de la situation sécuritaire catastrophique dans la plupart du pays.

Les équipes du HCR dans sept endroits en Iraq (Bagdad, Suleymaniyeh, Dohuk, Erbil, Kirkouk, Nassiriyah, Bassorah) travaillent avec un réseau d'au moins 17 partenaires différents, notamment le Ministère iraquien pour les déplacements et les migrations.

« Les collègues de l'UNHCR sont majoritairement iraquiens et ils travaillent courageusement dans le cadre de ce que l'on peut qualifier une gestion à distance », a expliqué le porte-parole.

Le HCR estime que les déplacements de population se poursuivent au rythme de plus de 50.000 personnes par mois.