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Le nouveau Coordonnateur humanitaire des Nations Unies attaché au principe d&#39impartialité

Le nouveau Coordonnateur humanitaire des Nations Unies attaché au principe d&#39impartialité

John Holmes
Maintenir une séparation entre le domaine humanitaire et le domaine politique est un équilibre difficile mais il faut nous efforcer de le trouver, a déclaré aujourd&#39hui John Holmes lors de sa première conférence de presse en tant que Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d&#39urgence des Nations Unies.

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Interrogé sur les différences de méthode qu'il compte appliquer par rapport à son prédécesseur, le Norvégien Jan Egeland, John Holmes a assuré qu'il serait « lui-même » et qu'il agirait « à sa manière », en pratiquant une « diplomatie tranquille » mais « sans aucune hésitation à s'exprimer avec passion » si cela s'avère nécessaire.

Devant les journalistes au Siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence a souligné qu'il continuerait d'assurer son rôle d'alerte, en particulier concernant les « crises négligées » et la violence sexuelle dans les conflits.

« Je parlerais pour la communauté humanitaire et les victimes en général », a-t-il déclaré.

John Holmes a évoqué ses premiers déplacements en tant que Secrétaire général adjoint. Il devrait se rendre en priorité au Soudan, au Tchad et en République centrafricaine dès la fin du mois pour y rencontrer à la fois les autorités dans les capitales et les acteurs sur le terrain.

Il a rappelé que les difficultés d'accès pour le travail humanitaire dans ces régions s'aggravaient, « ce qui est inacceptable, quels qu'en soient les responsables».

Concernant sa propre liberté de mouvement dans le pays, qui avait posé des difficultés pour Jan Egeland dans le passé (dépêche du 17.11.2006), John Holmes a indiqué que « les contacts avec le gouvernement soudanais n'ont pas révélé de problème jusqu'ici », et qu'il entendait aller où il voulait, notamment au Darfour.

« Ce que nous craignons, c'est que les problèmes d'accès et de sécurité continuent de s'aggraver et que cela force les acteurs humanitaires à interrompre leurs activités », a insisté John Holmes.

En Somalie, « les derniers changements laissent entrevoir de nouvelles possibilités et nous permettre d'être plus actifs dans le centre et le sud du pays », a-t-il poursuivi.

En Ouganda, « la situation humanitaire est relativement stable mais fragile », a-t-il aussi rappelé.

Le nouveau chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a également annoncé l'ouverture d'un nouveau centre de l'Agence à Amman, en Jordanie, afin de venir en aide aux réfugiés iraquiens présents dans les pays voisins (Jordanie mais aussi Syrie) et les personnes déplacées à l'intérieur du pays par la violence.

Ce bureau devrait compter dans un premier temps une dizaine de fonctionnaires. « Il s'agit de mieux coordonner notre travail pour établir de manière plus précise les besoins », a-t-il indiqué.

En Iraq, « il est temps de mettre la question humanitaire plus en lumière », a estimé John Holmes.

Le Secrétaire général adjoint a aussi évoqué la situation au Mozambique, « un bon exemple de crise négligée », où des centaines de milliers de personnes ont été déplacés après des inondations catastrophiques et le passage de cyclones (dépêche du 22.02.2007), soulignant que ce pays avait bénéficié d'une aide du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) (dépêche du 23.02.2007).

Interrogé sur la Bolivie, où les inondations catastrophiques de ces dernières semaines ont été imputées par le président Evo Morales à la pollution produite par les pays riches, John Holmes a souligné que son Département n'était pas spécialiste des questions liées au changement climatique et que les aides accordées l'étaient « sur la seule base des besoins et des ressources dont disposent les gouvernements eux-mêmes ».

Concernant ces aides, il a souligné qu'il allait poursuivre la mission de son prédécesseur pour obtenir des contributions plus larges quels que soient les pays ou les causes à défendre.

« Le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) aura un an ce vendredi », a rappelé John Holmes, rappelant qu'il s'agissait maintenant de l'évaluer et de voir comment l'améliorer, « en partenariat avec les organisations non gouvernementales (ONG) qui ont pu émettre des réserves à ce sujet ».

Le nouveau Secrétaire général adjoint a souligné que l'un de ses principaux objectifs était d'ailleurs de renforcer et développer les partenariats « afin que tout le monde travaille dans la même direction ».