Selon les dernières estimations des Nations Unies, on compte actuellement 70 000 déplacés internes dans une cinquantaine de camps à Dili et ses environs alors que 63 000 autres personnes ont fui vers les campagnes, indique un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), publié aujourd'hui à New York.

« La vie dans les camps surpeuplés est extrêmement difficile, en particulier pour les femmes et les enfants. Les fonds reçus après l'appel permettront de continuer à apporter des besoins de première nécessité, de prévenir les maladies, de fournir des abris et d'apporter des secours aux populations affectées », a déclaré Finn Reske-Nielsen qui coordonne les efforts des agences humanitaires sur le terrain.

L'appel de fonds a pour objectif de financer une aide humanitaire au cours des trois prochains mois.

OCHA prévoit 5 millions de dollars pour la nourriture, 7,5 millions de dollars pour les abris, 2,3 millions pour la santé, 1 million pour l'eau et l'hygiène, a précisé Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, lors d'une conférence de presse donnée au siège de l'ONU à New York, où il a présenté un rapport sur l'appel de fonds.

Retransmission de la conférence de presse[48mins]

Quelque 4,1 millions de dollars ont déjà été débloqués par le Groupe consultatif du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF), a aussi indiqué Jan Egeland. « De l'argent qui est dépensé à l'heure où nous parlons », a-t-il fait remarquer.

Le CERF a déjà débloqué 17 millions de dollars. « Le fonds d'urgence fonctionne. C'est exactement dans ce genre de situation que l'on en a tant besoin. Mais il est très clair que si l'on n'obtient pas plus d'argent de la part des donateurs, il y aura un manque de fonds et pas assez d'argent pour venir en aide aux plus de 130 000 déplacés », a estimé le Secrétaire général adjoint.

Sur la base du rapport présenté, Jan Egeland fera un briefing aujourd'hui aux donateurs.

« Un appel d'urgence pour une durée de trois mois, en espérant que la situation politique et sécuritaire se résolve d'ici là. Car si la situation n'est pas résolue, la crise humanitaire continuera. Les personnes ne pourront en effet rentrer chez elles que si la situation sécuritaire s'est améliorée », a-t-il insisté.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a estimé que les quatre pays – Portugal, Australie, Nouvelle-Zélande et Malaisie – qui ont déployé des forces au Timor-Leste pour aider à ramener l'ordre font du « bon travail ».

Il a aussi souligné les efforts accomplis par les églises catholiques dans le domaine humanitaire.

Après qu'un groupe de 600 soldats a été renvoyé de l'armée timoraise pour avoir mené une grève contre la « discrimination » à l'égard des populations de l'Ouest du Timor, des violences ont éclaté fin mai dans la capitale. Règlements de compte entre gangs armés, émeutes et pillages ont provoqué la mort d'au moins 20 personnes (dépêche du 25.05.06 et dépêche du 09.06.06).

Premier grand fonds d'intervention humanitaire des Nations Unies, le CERF a été lancé le 9 mars dernier pour permettre de financer des secours dès qu'une crise ou une catastrophe intervient, avant même de lancer un appel de fonds (dépêche du 9.03.06).

Outre le Timor-leste, plus d'une dizaine de pays ont déjà bénéficiés du CERF, notamment le Tchad, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Niger, le Soudan, le Suriname, Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Kenya et la Somalie.