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RDC : la MONUC dénonce les violations des droits de l'homme au Katanga

RDC : la MONUC dénonce les violations des droits de l'homme au Katanga

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Exécutions sommaires, traitements cruels et travaux forcés, la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC) a rendu publique hier les conclusions d'une enquête selon lesquelles les forces gouvernementales et les milices rebelles Maï-Maï ont commis des violations des droits de l'homme « de manière systématique » au Katanga.

L'enquête de la Division des Droits de l'homme de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) à Mitwaba, au Nord-Katanga, a été menée du 13 au 19 février 2006 et les conclusions ont été rendues publiques hier, lors de la conférence de presse hebdomadaire, indique un communiqué publié à Kinshasa.

Selon les conclusions du rapport, « les militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) de la 63e brigade et des groupes Maï-Maï commettent des violations des droits de l'homme de manière systématique ».

« Sur la base des témoignages recueillis, l'équipe a pu établir l'identité de 97 civils qui ont été tués, blessés ou qui ont subi des traitements cruels et inhumains, entre début 2005 et mars 2006 », ont indiqué Kemal Saiki, porte-parole de la MONUC et Sonia Bakar, chef adjointe de la Division des droits de l'homme.

« Les éléments FARDC de la 63è brigade seraient responsables de 47 cas de violations, dont 33 exécutions sommaires. Les Maï-Maï de Gedeon et ses alliés, y compris les Maï-Maï de Bavon seraient, pour leur part, responsables de 45 cas de violations, dont 33 exécutions sommaires. Cinq autres cas des violations sont attribués à des hommes armés non identifiés », indique le communiqué.

« L'équipe de la MONUC a également confirmé la disparition forcée d'au moins 15 personnes accusées d'être des combattants Maï-Maï, qui auraient été exécutés sommairement par les FARDC, après leur arrestation dans la prison de Mitwaba en mars 2005 », affirme le communiqué.

« Ces chiffres ne représentent que les victimes qui ont pu être identifiées par leur nom par des membres de la famille ou des témoins oculaires pendant les cinq jours de la présence de l'équipe de l'ONU à Mitwaba », précise-t-il.

L'exploitation illégale de la cassitérite (oxyde d'étain) par les éléments de la 63e brigade des FARDC, dans des mines proches de Mitwaba, et des travaux forcés liés à cette activité ont aussi été rapportés par plusieurs sources concordantes.

Suite aux conclusions de l'enquête, une série de recommandations a été adressée au ministre de la Défense congolais. Ces recommandations incluent notamment le remplacement de la 63e brigade par une brigade intégrée des FARDC et la poursuite en justice des auteurs identifiés, notamment ceux responsables de l'exploitation de la cassitérite.

La MONUC demande aussi l'ouverture d'une enquête sur les exécutions sommaires présumées commises dans la prison de Mitwaba par la 63e brigade des FARDC en avril 2005 et sur les fosses communes.

La Mission de l'ONU indique par ailleurs que le déploiement des 750 hommes d'un contingent béninois pour sécuriser la région de Manono et Pweto est terminé. Ce nouveau contingent vient s'ajouter aux 50 Casques bleus boliviens qui étaient déjà sur place.

Le Katanga est une région minière du sud-est de la RDC grande comme quatre fois la Belgique.