« Les fonds demandés pour financer la prochaine phase de la lutte contre la grippe aviaire pourraient atteindre la somme de 1,5 milliard de dollars », a indiqué aujourd'hui David Nabarro, Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour les grippes aviaire et humaine, lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui au siège de l'ONU à New York.

« Les chiffres indiqués ne sont pas définitifs » et « ce n'est qu'un début », a prévenu le Coordonnateur des Nations Unies, expliquant que les phases futures pour faire face au virus seront bien plus coûteuses.

• Retransmission de la conférence de presse [58mins]

La Chine, qui organise cette conférence avec la Commission européenne et la Banque mondiale, a invité un grand nombre de pays donateurs ainsi que les gouvernements qui ont besoin d'un soutien de la communauté internationale, a ajouté David Nabarro.

Une stratégie mondiale visant à lutter contre la grippe aviaire et prévenir une pandémie de grippe humaine avait été adoptée, le 9 novembre dernier à Genève, lors de la première conférence internationale sur le virus H5N1 (voir notre dépêche du 9 novembre 2005).

A l'ouverture de la conférence, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avait appelé la communauté internationale à prendre des mesures plus énergiques pour lutter contre la grippe aviaire, avant que le virus H5N1 ne mute et n'entraîne une pandémie de grippe humaine, qui pourrait faire des millions de morts (voir notre dépêche du 7 novembre 2005).

« Il n'y a pas pour l'instant de début de pandémie de grippe humaine dans le monde. Cependant, tout porte à croire qu'elle se produira. La pandémie de 1918 est venue d'un virus de la grippe aviaire qui a muté. Depuis son apparition à Hong-Kong en 1997, le virus de grippe aviaire H5N1, hautement pathogène, s'est propagé dans 15 pays d'Asie et en Europe », avait déclaré le directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMS), dans un discours prononcé à l'ouverture de la conférence.

« C'est maintenant simplement une question de temps. Le virus de la grippe aviaire - très probablement le H5N1 - va muter pour devenir transmissible entre les hommes, ce qui provoquera une pandémie de grippe humaine. Nous ne savons pas quand cela se produira. Mais nous sommes sûrs que cela se produira », avait-il prévenu (voir notre dépêche du 7 novembre 2005).

« Lors de mes deux dernières conférences de presse données à New York, je m'étais concentré sur le fait que les choses devaient bouger », a rappelé aujourd'hui le Coordonnateur des Nations Unies. « Les choses ont avancé au cours des derniers mois », a-t-il affirmé, expliquant que désormais les chefs d'Etat et de gouvernement, non seulement en Asie mais aussi partout dans le monde, travaillaient dur pour faire face au virus de la grippe aviaire et pour prévenir une pandémie de grippe humaine.

Concernant la situation en Turquie, David Nabarro, a confirmé que « le virus de la grippe aviaire était largement répandu dans certaines zones du pays ».

Plusieurs rapports venant du ministère de l'Agriculture de la Turquie font état d'un nombre important de volailles contaminées par le virus H5N1, dans différentes régions du pays, s'est-il iniquiété.

Le virus de la grippe aviaire pourrait « devenir endémique en Turquie et menacer les pays voisins », avait mis en la FAO (FAO) dans un communiqué publié aujourd'hui (voir notre dépêche du 11 janvier 2005).

Le 5 janvier dernier, David Nabarro avait déjà fait part de son inquiétude concernant la mort de deux adolescents atteints de la grippe aviaire en Turquie (voir notre dépêche du 5 janvier 2005).

Plus d'informations sur le virus de la grippe aviaire sur la page de l'OMS.