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Des gens transportent leurs biens via Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.

Gaza : les scènes de destruction et de souffrance des populations sont « déchirantes »

© UNICEF/Eyad El Baba
Des gens transportent leurs biens via Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.

Gaza : les scènes de destruction et de souffrance des populations sont « déchirantes »

Paix et sécurité

Alors que les bombardements israéliens se sont poursuivis mardi dans la bande de Gaza aux, notamment centre de l’enclave palestinienne, un haut responsable des Nations Unies, de retour d’une visite à Gaza, dit y avoir constaté « les impacts dévastateurs » de la guerre et une situation « déchirante ».

Tor Wennesland, Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a déclaré qu’il s’était rendu hier lundi dans la bande de Gaza et qu’il avait été témoin de « l’impact dévastateur » des hostilités.

« Les scènes de destruction et de souffrance des populations sont déchirantes », a-t-il dit sur le réseau social X. « Il est clair qu’une action urgente est nécessaire pour atténuer la crise humanitaire à laquelle est confrontée la bande de Gaza ».

« Il n’y a pas de solution alternative » à un cessez-le-feu

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M. Wennesland a également indiqué qu’il avait visité l’hôpital al-Amal à Khan Younis et rencontré des responsables pour discuter des moyens de répondre aux besoins immédiats de la population. « Ce que j’ai vu à Gaza me rappelle brutalement le coût humain du conflit », a affirmé M. Wennesland, ajoutant que la proposition américaine de cessez-le-feu devrait être acceptée par toutes les parties concernées.

« Une proposition sérieuse est sur la table - présentée par le président Biden – et j’exhorte toutes les parties à aboutir immédiatement à un accord pour parvenir à un cessez-le-feu et libérer les otages. Il n’y a pas de solution alternative : tout retard coûte chaque jour des vies », a déclaré Tor Wennesland.

Ces appels pour un cessez-le-feu à Gaza interviennent dans un contexte où l’espace humanitaire continue de se rétrécir, alors que le Comité d’urgence pour les municipalités du nord de Gaza a déclaré la ville de Jabalya, le camp de réfugiés de Jabalya, Beit Lahya et Beit Hanoun « zones sinistrées ».

Les populations n’ont pas assez d’eau à Gaza 

L’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré qu’Israël devrait permettre l’accès au carburant dans la bande de Gaza afin que les usines de dessalement puissent fonctionner et fournir de l’eau à la population. « Les populations ont besoin d’eau pour vivre - les autorités israéliennes doivent leur en donner l’accès maintenant », a affirmé sur X, l’UNRWA.

En l’absence quasi-totale de carburant dans la bande de Gaza, les usines de dessalement les plus importantes ont été fermées. « Les gens n’ont pas assez d’eau. La survie est un combat. Les familles et les enfants parcourent de longues distances dans la chaleur pour trouver de l’eau ».

Les hôpitaux de Rafah doivent être restaurés de toute urgence - OMS

De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) note que l’incursion militaire et l’intensification des hostilités à Rafah, y compris les attaques contre les soins de santé, ont entraîné la fermeture des hôpitaux Al-Najar, Koweït et Al-Helal Al-Emirati, les trois principaux hôpitaux de Rafah. 

Un seul hôpital de campagne reste partiellement fonctionnel, mais il est actuellement inaccessible en raison des hostilités dans les environs et ne peut fournir que des services de base aux patients qui s’y trouvent déjà. 

« En raison du siège et des hostilités qui se déroulent à proximité, l’hôpital de campagne des Émirats arabes unis dans la ville de Rafah est de plus en plus difficile à atteindre », a précisé sur le réseau social X, le bureau de l’OMS dans les Territoires occupés de Palestine, réitérant une nouvelle fois son appel « à la protection des soins de santé, au libre accès de l’aide humanitaire et à un cessez-le-feu à Gaza ».

L’OMS affirme que les hôpitaux de Rafah doivent être restaurés de toute urgence. Cependant, sans un accès sûr, un flux soutenu de fournitures vers et à travers Gaza et des conditions fiables pour livrer ces fournitures aux établissements qui en ont besoin, sa capacité à soutenir efficacement le système de santé à Gaza est gravement mise à mal.

Un véhicule de l'ONU traversant la ville de Gaza.
© UNOCHA
Un véhicule de l'ONU traversant la ville de Gaza.

Plus de la moitié des bâtiments endommagés ou détruits à Gaza

Par ailleurs, environ la moitié des bâtiments de la bande de Gaza, pour la plupart des logements, ont été endommagés ou détruits suite à la guerre entre Israël et le Hamas, a indiqué lundi le centre satellitaire de l’ONU (UNOSAT), se basant sur des images satellite. « Un total de 137.297 structures, soit environ 55% des structures à Gaza, sont touchées », a expliqué l’UNOSAT, sur le réseau social X.

Cette estimation est basée sur des images satellite collectées le 3 mai et comparées à d’autres images prises depuis mai 2023, y compris le 15 octobre dernier, quelques jours après le début de la guerre.  « D’après notre analyse, nous avons identifié 36.591 structures détruites, 16.513 structures gravement endommagées, 47.368 modérément endommagées et 36’825 structures potentiellement endommagées », a détaillé UNOSAT.

Les gouvernorats de Deir Al-Balah et de Gaza ont connu la plus forte augmentation des dommages depuis avril 2024, avec 2.613 nouvelles structures endommagées à Deir Al-Balah. La municipalité de Nuseirat à Deir Al-Balah a été la plus touchée avec 1.216 nouvelles structures endommagées.