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Josep Borrell, Haut Représentant de l'Union européenne, prend la parole lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales pour le maintien de la paix et de la sécurité …

Sans l’ONU, l’état du monde serait encore plus préoccupant, affirme un haut responsable de l’UE

UN Photo/Eskinder Debebe
Josep Borrell, Haut Représentant de l'Union européenne, prend la parole lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Sans l’ONU, l’état du monde serait encore plus préoccupant, affirme un haut responsable de l’UE

Paix et sécurité

Au Conseil de sécurité, mardi, le Haut-Représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a rappelé le partenariat financier et stratégique entre l’UE et les Nations Unies.  Joseph Borrell Fontelles a également souligné la détermination européenne à se protéger contre le danger que représente désormais la Russie pour elle et sa sécurité.  

L’ONU demeure une boussole

« Si l’état du monde est profondément préoccupant, il le serait encore davantage sans l’ONU qui, à travers sa Charte, demeure une boussole et un repère dans la tourmente, une lanterne dans l’épais brouillard dans lequel nous cherchons chaque jour notre chemin », a ajouté le haut fonctionnaire européen, lors de son exposé sur « la coopération entre l’ONU et l’Union européenne aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales ». 

M. Borrell a soutenu que, depuis plus de deux ans, nous assistons « à une violation flagrante du droit international de la part de la Russie, membre permanent de ce Conseil, qui a délibérément lancé une guerre d’agression contre un État souverain, l’Ukraine, dont elle était censée garantir la sécurité ». 

Ceux qui tablent sur la lassitude de l’Europe se trompent 

Il a souligné la pleine solidarité dont a fait preuve l’UE envers l’Ukraine depuis le début de son invasion à grande échelle par la Russie « en lui accordant une aide économique, financière et militaire exceptionnelle, un soutien qui reflète la détermination européenne à se protéger contre le danger que représente désormais la Russie pour elle et sa sécurité ».  

« C’est pourquoi ceux qui tablent sur la lassitude de l’Europe se trompent », a-t-il assuré. 

Des personnes déplacées par les combats s'abritent dans une école de l'UNRWA à Deir el Balah, dans le centre de Gaza.
© UNRWA/Ashraf Amra
Des personnes déplacées par les combats s'abritent dans une école de l'UNRWA à Deir el Balah, dans le centre de Gaza.

Les trois principes de la solution des deux États

« Le deuxième conflit majeur auquel nous devons faire face est Gaza », a déclaré M. Borrell. « L'aide humanitaire doit parvenir à Gaza, et l'UE travaille sans relâche pour faciliter cela », a-t-il dit. 

Le Haut-Représentant a indiqué que « l'UNRWA n'existe que parce qu'il y a des réfugiés palestiniens ». 

« Le seul moyen de faire disparaître l'UNRWA est de faire de ces réfugiés des citoyens d'un État palestinien qui coexiste avec un État israélien », a martelé le Haut-Représentant européen. 

« Le moyen crédible d'y parvenir est la solution des deux États », a estimé M. Borrell pour qui « le Conseil de sécurité devrait adopter une résolution approuvant une solution à deux États et définissant les principes généraux qui pourraient conduire à ce résultat ». 

Selon lui, « les trois grands principes qui devraient nous guider dans cette entreprise est d’abord le principe d'une séparation claire entre les deux États ; le principe de sécurité, sans lequel des tragédies comme celle du 7 octobre ne peuvent que se répéter inévitablement et enfin le principe de l'intégration régionale, puisqu'Israël et la Palestine sont parfaitement capables de prendre leur place dans un collectif régional pacifique. 

Soutien en chiffres

M. Borrell a insisté sur « le ferme soutien de l’UE à l’ONU qui se reflète d’abord dans les chiffres », pointant les contraintes financières de l’ONU « à cause des contributions impayées de certains États Membres ». 

« Les chiffres comptent », a lancé le Haut-Représentant indiquant que l’UE assure le financement de près d’un tiers du budget ordinaire de l’ONU.

« En outre, l’UE finance un quart de l’ensemble des agences, fonds et programmes de l’ONU ». Qui plus est, « les membres de l’UE paient à temps leurs contributions ».

Le Haut-Représentant ainsi rappelle que l’UE est le plus grand contributeur financier de l’ONU, ainsi qu’un partenaire stratégique, notamment sur les questions de gestion des crises et des opérations de paix.

À Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, l'escalade de la violence est devenue une sombre réalité qui entraîne le déplacement de milliers de personnes.
© UNICEF/Herold Joseph
À Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, l'escalade de la violence est devenue une sombre réalité qui entraîne le déplacement de milliers de personnes.

Le déploiement de la Mission d'appui à la sécurité en Haïti est urgent

S’agissant de Haïti, le Haut-Représentant a dit « soutenir les efforts en cours en faveur d'une transition politique dirigée par Haïti ». « Le déploiement de la Mission multinationale d'appui à la sécurité, qui sera dirigée par le Kenya, est urgent pour rétablir la sécurité et rendre viable toute solution politique dirigée par Haïti ». 

« L'UE cherche des moyens de soutenir les objectifs plus larges de la mission, une fois déployée, par le biais de ses programmes de coopération ».

La paix et à la sécurité en Afrique 

« À l’avenir, l’UE aimerait se focaliser davantage sur la prévention des conflits, une tendance qui s’est traduite par un renforcement de sa coopération avec l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur l’analyse des conflits et la prévention de la violence électorale », a fait valoir M. Borrell.  

« L’UE est particulièrement attachée à la paix et à la sécurité en Afrique », a-t-il observé. « C’est la raison pour laquelle elle soutient les opérations de paix dirigées par l’Afrique, comme le fait le Conseil de sécurité de l’ONU ». 

« Au cours des trois dernières années, l’UE a fourni près d’un milliard d’euros de soutien militaire à ses partenaires africains par le biais de la facilité européenne de soutien à la paix », a comptabilisé le Haut-Représentant. 

Un soldat du Burkina Faso à la frontière avec le Mali et le Niger lors d'une opération militaire contre des terroristes présumés.
© Michele Cattani
Un soldat du Burkina Faso à la frontière avec le Mali et le Niger lors d'une opération militaire contre des terroristes présumés.

24 missions et plus de 4.300 personnels pour un monde plus stable et plus sûr 

M. Borrell a signalé que l’UE « mène actuellement 24 missions et opérations, déployant plus de 4.300 personnels pour contribuer à un monde plus stable et plus sûr ». 

En février, elle a lancé une nouvelle opération de sécurité maritime, Aspides, pour protéger les navires commerciaux en mer Rouge.  

« Aux côtés de l’opération Atalanta, qui lutte contre la piraterie dans la Corne de l’Afrique, et de notre présence dans le golfe de Guinée, Aspides démontre que l’UE est de plus en plus un pourvoyeur mondial de sécurité maritime », a fait valoir M. Borrell.

Il a aussi relevé l’opération Irini, menée avec l’ONU, qui contribue à mettre en œuvre l’embargo sur les armes de l’ONU contre la Libye, ou l’opération Althéa, qui a un rôle de stabilisation de la paix en Bosnie-Herzégovine. Le Haut-Représentant a prié le Conseil de sécurité de renouveler les autorisations annuelles pour ces deux opérations.