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Les conflits, les effets du changement climatique poussent des millions de personnes à quitter leurs pays, souvent à grands risques.

L'OIM sollicite 8 milliards de dollars afin de soutenir les migrations en tant que force pour le bien

© IOM/Claudia Rosel
Les conflits, les effets du changement climatique poussent des millions de personnes à quitter leurs pays, souvent à grands risques.

L'OIM sollicite 8 milliards de dollars afin de soutenir les migrations en tant que force pour le bien

Migrants et réfugiés

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé, lundi, son tout premier Appel annuel mondial pour 2024, s’élevant à 7,9 milliards de dollars afin de soutenir ses opérations et aider à créer un système qui soutienne la migration « en tant que force pour le bien à travers le monde ». 

«  La migration irrégulière et forcée atteint des proportions sans précédent et les difficultés auxquelles nous sommes confrontés sont de plus en plus complexes », a la Directrice générale de l’OIM, déclaré Amy Pope, lors du lancement de cet appel mondial à Genève. 

La migration, lorsqu’elle est bien gérée, contribue grandement à la prospérité 

« Le constat que la migration, lorsqu’elle est bien gérée, contribue grandement à la prospérité et au progrès n’est plus à prouver. Nous sommes à un tournant décisif et nous avons conçu cet appel pour aider à tenir cette promesse. Nous pouvons et devons faire mieux », a ajouté la cheffe de l’OIM.

Financer un travail multiforme

L’appel mondial encourage un engagement à long terme pour soutenir la réponse humanitaire pendant et après les crises, ainsi qu’un travail proactif permettant de libérer l’immense potentiel de la migration au profit de la croissance économique et du développement humain.  

C’est ainsi que dans le cadre de cet appel mondial, l’OIM recherche du financement pour sauver des vies et protéger les migrants, trouver des solutions aux déplacements et faciliter des voies de migration régulières, en accord avec les principales aspirations du nouveau Plan stratégique mondial de l’OIM pour les cinq prochaines années.  

Un financement intégral permettrait à l’OIM d’aider près de 140 millions de personnes, notamment les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et les communautés locales qui les accueillent.

Surtout, cela permettrait également d’approfondir le travail de développement de l’OIM, qui aide à prévenir de futurs déplacements. 

Le personnel de l'OIM s'entretient avec des migrants vénézuéliens au poste de migration de Lajas Blancas à Darien.
© IOM/Gema Cortes
Le personnel de l'OIM s'entretient avec des migrants vénézuéliens au poste de migration de Lajas Blancas à Darien.

Transformer l’OIM

La plus grande partie de l’appel de l’OIM, soit près de la moitié (3,4 milliards de dollars), est alloué à sauver des vies et protéger les migrants.

Environ un tiers est destiné à « trouver des solutions » aux déplacements, « en réduisant notamment les risques et les conséquences des changements climatiques ». 25% de l’appel serait pour faciliter des voies de migration régulières, et le reste est destiné à la transformation de l’OIM « pour fournir des services de meilleure qualité et plus efficaces ».

Selon Mme Pope, le financement de l’appel « permettra de combler le fossé marqué et croissant » entre ce dont l’OIM dispose et ce dont elle a besoin « pour faire notre travail correctement ».

« C’est pourquoi nous prenons l’initiative de nous adresser pour la première fois à tous les partenaires pour financer cet appel vital », a expliqué la cheffe de l’OIM, signalant la nécessité d’obtenir davantage d’investissements des gouvernements, du secteur privé, des donateurs individuels et d’autres partenaires. 

Des enjeux importants 

Les conséquences d’une aide sous-financée et fragmentaire ont un coût élevé, non seulement en termes d’argent mais aussi en termes de danger croissant pour les migrants qui s’exposent à la migration irrégulière, au trafic illicite et à la traite des êtres humains.  

Les voies de migration régulières et les systèmes de protection sont limités. Elles exposent les personnes vulnérables à la violence, à l’exploitation et au danger. Au moins 60.000 personnes ont péri ou disparu lors de dangereux périples ces neuf dernières années, selon le Projet « Migrants disparus » de l’OIM.

Investir dans un financement de qualité, cohérent et flexible permettra de rationnaliser et d’optimiser la réponse de l’OIM aux crises de déplacement. En allouant des ressources à la préparation, l’Organisation réduira effectivement le coût global de la gestion de crise. 

Le constat que la migration, lorsqu’elle est bien gérée, contribue grandement à la prospérité et au progrès n’est plus à prouver.
© IOM/Anushma Shrestha
Le constat que la migration, lorsqu’elle est bien gérée, contribue grandement à la prospérité et au progrès n’est plus à prouver.

Pierre angulaire de la prospérité mondiale  

L’OIM souligne que la migration est « une pierre angulaire du développement mondial et de la prospérité » et signale que les 281 millions de migrants internationaux génèrent 9,4% du PIB mondial. 

« Une migration bien gérée a le potentiel de faire avancer les résultats en matière de développement, de contribuer à l’adaptation aux changements climatiques, et de promouvoir un avenir plus sûr et plus pacifique, durable, prospère et équitable », a fait valoir l’agence onusienne pour les migrations.

L’OIM compte ainsi se concentrer sur des projets de politiques et de programmes soutenant notamment des voies qui renforcent l’adaptation au climat, protègent les droits de l’homme, répondent aux besoins du marché du travail et soutiennent les gouvernements dans leur gestion des migrations.